Le Parti social-démocrate (CSSD, centre-gauche) arrivait samedi soir en tête des élections législatives en République tchèque, mais trois formations de centre-droit recueillaient ensemble davantage de voix et étaient donc en position de former un gouvernement de coalition, selon des résultats partiels du scrutin de vendredi et samedi, communiqués par la commission électorale.

Le CSSD obtient 22,1% des suffrages, contre 20,2% à son principal rival, le Parti démocratique civique (ODS, conservateur), après dépouillement des bulletins de plus de 99,8% des bulletins des près de 15 000 bureaux de vote du pays. Les sondages avant le scrutin donnaient une avance plus confortable au CSSD, crédité d'environ 30% des intentions de vote.

Trois autres partis dépassent le seuil des 5% de voix permettant d'envoyer des élus à la chambre des députés: TOP 09, une formation de droite prônant une stricte discipline fiscale, a obtenu 16,2% des suffrages, le Parti communiste (KSCM) 11,3%; et le Parti des Affaires publiques (VV, centre), qui a fait campagne contre la corruption, 10,9%.

Le président tchèque Vaclav Klaus devrait demander au CSSD, arrivé en tête, de former un nouveau gouvernement, mais les chances d'y parvenir sont minces, étant donné le score des trois partis de centre-droit.

«On ne peut pas appeler cela un succès», a admis l'ancien premier ministre Jiri Paroubek, qui a annoncé samedi qu'il démissionnait de la tête du Parti social-démocrate. «Ce pays s'achemine vers une coalition de centre-droit», a-t-il ajouté.

Bohuslav Sobotka assurera la présidence par intérim du CSSD. «Le parti a un besoin d'un nouveau départ», a observé Jiri Paroubek.

Si le CSSD ne parvient pas à former un gouvernement, malgré le soutien tacite des communistes, la tâche pourrait alors revenir au Parti démocrate civique. Petr Necas, le président par intérim de l'ODS, pourrait tenter de former un gouvernement de coalition avec TOP 09 et Affaires publiques.

Les Chrétiens-démocrates et les Verts n'ont pour leur part pas obtenu les 5% de suffrages nécessaires pour entrer au Parlement.

Les élections de 2006 avaient donné lieu à huit mois de négociations serrées qui avaient abouti à une coalition gouvernementale composée de trois partis, conduite par le Parti démocrate-civique. Mais le gouvernement était tombé après le vote d'une motion de censure au Parlement en mars 2009, en pleine présidence tchèque de l'Union européenne. Le pays était dirigé depuis par un gouvernement intérimaire.

Dégoûtés par les scandales qui ont éclaboussé les grands partis, les électeurs se sont tournés vendredi et samedi vers les nouveaux venus en politique, notamment TOP 09 et le Parti des Affaires publiques (VV).