Un débat sur le voile intégral, organisé par l'association Ni Putes Ni Soumises, a dégénéré en violences mardi soir à Montreuil, dans la banlieue est de Paris, entraînant l'intervention de la police, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ce débat, qui a rassemblé une centaine de personnes dans une école primaire, a commencé en début de soirée dans un climat houleux, perturbé par des membres du mouvement pro-palestinien Cheikh Yassine.

Après des insultes, des coups ont été échangés entre des participants qui n'ont pu être identifiés, a constaté le journaliste de l'AFP. Les organisateurs ont décidé d'arrêter le débat et fait appel aux forces de l'ordre.

La police est arrivée peu après, bloquant les sorties, et demandant aux victimes de coups d'identifier leurs agresseurs et de déposer plainte.

«Je sors de cette réunion avec une conviction redoublée pour une loi à cause de ces comportements», a déclaré le député Manuel Valls (PS), partisan d'une loi d'interdiction générale du voile intégral, présent à ce débat comme le sénateur Pierre Brard (app PCF).

Organisé à la veille de la présentation du projet de loi d'interdiction du voile intégral en conseil des ministres, ce débat, programmé à l'initiative de Ni Putes Ni Soumises favorable à une telle mesure, avait rassemblé des femmes, dont des militantes féministes, d'autres portant le voile simple ou intégral, ainsi que des islamistes.

Un projet de loi de sept articles prévoyant l'interdiction du port du voile intégral dans l'espace public doit être présenté mercredi en conseil des ministres. Le Conseil d'Etat s'est prononcé par deux fois contre une interdiction généralisée.

Le texte doit être débattu par les députés en juillet puis les sénateurs début septembre pour une promulgation dans la foulée. Contrairement à ce qu'espérait le gouvernement, il ne devrait pas faire consensus, socialistes et centristes étant très partagés.