Des sondages serrés qui font planer la menace d'un Parlement sans majorité absolue poussent les trois principaux partis britanniques en lice au branle-bas de combat, à l'approche des législatives du 6 mai abordées en favoris par les conservateurs.

Une série de sondages publiés dans les journaux dominicaux confirment l'avance des tories, crédités de 35% à 38% des intentions de vote, tandis que le Labour récolte entre 23% et 29%, et que les libéraux-démocrates reculent légèrement entre 25% et 29%.

Ces sondages suggèrent un renforcement de l'avance des conservateurs sans pour autant accorder à aucun parti la majorité absolue de 326 députés à la chambre des Communes, laissant présager un gouvernement de coalition.

Tout comme ses adversaires, le leader conservateur David Cameron a multiplié ses déplacements à la faveur du long week-end de trois jours en Grande-Bretagne, en vue d'obtenir l'écart le plus large avec ses adversaires qui lui permettrait de gouverner seul.

«On ne considère rien comme acquis et j'ai devant moi quatre jours très, très intenses, pour essayer de remporter cette élection de façon décisive», a-t-il déclaré dans une interview à la BBC dimanche.

Le Premier ministre Gordon Brown, déterminé à se battre jusqu'au bout, est passé à l'offensive contre le leader des libéraux-démocrates Nick Clegg, qui menace de reléguer le Labour à la troisième place.

Les lib dems avaient connu un spectaculaire bond dans les intentions de vote après la bonne performance de leur leader Nick Clegg lors de débats télévisés, bouleversant le traditionnel duel Labour-tories. Ils marquent toutefois un léger recul dans les derniers sondages.

«Nous parlons de l'avenir de notre pays. Nous ne parlons pas de celui qui va être le présentateur d'un nouveau jeu télévisé», a dit le Premier ministre à l'Observer, ironisant sur l'aisance de son adversaire devant les caméras.

Il a aussi ridiculisé les propositions des lib dems sur les impôts et l'immigration en estimant qu'elles avaient été élaborées à la va-vite à la fin d'un dîner, «au dos d'une enveloppe».

Les travaillistes font face à la tâche difficile de convaincre les électeurs de continuer à leur faire confiance pour un quatrième mandat après 13 ans de pouvoir. Et la gaffe de Gordon Brown, piégé par un micro alors qu'il qualifiait de «sectaire» une retraitée, à nouveau dans les journaux dimanche, risque de lui aliéner une partie de l'électorat.

La victime, Gillian Duffy, une veuve du nord de l'Angleterre qui a toute sa vie soutenu le Parti travailliste, a indiqué qu'elle ne voterait pour aucun parti aux élections, dans une interview accordée au Mail on Sunday.

«Je suis vraiment désolée pour ce qui s'est passé, mais c'est vous le perdant (dans cette affaire), pas moi», a-t-elle confié avoir dit à M. Brown lorsque le Premier ministre lui a rendu visite pour présenter ses excuses.

Nick Clegg a estimé que le Labour ferait face à «une crise existentielle» après cette élection où il risque d'être remplacé par les lib dems comme principal mouvement progressiste de la politique britannique, dans une interview à l'Independent on Sunday.

Les lib dems ont reçu dimanche l'appui du journal dominical de centre-gauche The Observer, après avoir été endossé la veille «avec enthousiasme» par le Guardian, soutien historique du Labour.

Un sondage ICM pour le Sunday Telegraph accorde 36% (+1 point) des intentions de vote aux conservateurs, contre 29% au Labour (+3) et 27% aux lib dems (-4).

Les conservateurs auraient le soutien de 38% des électeurs, selon une étude Comres pour l'Independent on Sunday, le Labour de 28%, et les lib dems de 25%.

Un sondage YouGov pour le Sunday Times donne les tories à 35%, devant le Labour et les lib dems, tous deux à 28%.