Chef incontesté de l'opposition hongroise de droite depuis huit ans, l'ex-premier ministre Viktor Orban a pris sa revanche sur les socialistes en conduisant sa formation, le Fidesz, au pouvoir absolu avec une majorité des deux tiers au terme d'une campagne électorale menée sur des thèmes populistes.

Viktor Orban avait à peine 35 ans lorsqu'il fut nommé premier ministre en 1998. À 46 ans, dirigeant le Fidesz d'une main de fer, il revient avide de revanche et plein d'énergie, ayant même auditionné individuellement chacun de ses candidats aux élections législatives avant de donner son feu vert pour leur investiture.

Juriste de formation, il a cependant opté pour la politique dès la fin de ses études et il est toujours entouré d'un cercle restreint de ses copains étudiants de l'époque.

Viktor Orban, ancien dissident libéral anticommuniste, aime parler au nom du «peuple», des «hommes» ou encore de la «nation», et se place en fervent opposant de la mondialisation.

Demandant à ses électeurs de le croire «sur parole», il a promis des baisses d'impôts, alors que ses experts ont bien vite tempéré cet engagement intenable.

Ancien héros de la transformation du régime postcommuniste, Viktor Orban a choisi la voie «populiste» et évité tout débat avec ses adversaires pendant la campagne. Le dernier face-à-face à la télévision remontait aux législatives de 2006 qui avaient reconduit le chef du gouvernement socialiste, Ferenc Gyurcsany.

À chacune de ses réunions électorales Viktor Orban est adulé par des dizaines de milliers de militants comme lorsqu'il haranguait les foules dans la rue lors des manifestations anti-gouvernementales récurrentes depuis 2002.

Avec sa majorité des deux tiers, il va gouverner seul mais devra, à son tour, faire face à une opposition toute aussi virulente que la sienne en son temps, celle de l'extrême droite du Jobbik, qui a fait une percée historique au Parlement.

Pour tenter d'échapper au reproche de ne pas tenir ses promesses électorales, Viktor Orban s'est abstenu de publier un programme précis et de détailler sa future politique.

Il prône néanmoins un État puissant, fort, qui crée des emplois et protège les valeurs traditionnelles et chrétiennes.

Dans cet ordre d'idées, il a envisagé il y a six mois de rajouter un préambule à la Constitution qui s'inspirerait de celle de la Pologne invoquant clairement Dieu.

Marié et père de cinq enfants, il aime jouer au football, qu'il pratique à un très bon niveau. Sa femme a récemment publié un livre de recettes de cuisine.