La Belgique devrait franchir mercredi une étape décisive vers l'interdiction du port du voile islamique intégral dans l'«espace public», et donc y compris dans la rue et pas uniquement dans certains lieux et services publics comme la France s'apprête à le faire.

La commission de l'Intérieur de la Chambre des représentants (députés) doit voter vers la mi-journée au sujet d'une proposition de loi déposée par des élus libéraux visant à modifier le code pénal.

Selon ce texte, les personnes qui «se présenteront dans l'espace public le visage masqué ou dissimulé, en tout ou en partie, par un vêtement de manière telle qu'ils ne soient plus identifiables» seront punis d'une amende et/ou d'une peine de prison de un à sept jours.

Des exceptions sont prévues pour les manifestations festives, telles que les carnavals, qui auront été autorisées par décision municipale.

Par «espace public», il faut comprendre l'ensemble des rues, chemins, jardins publics, terrains de sports ou «bâtiments destinés à l'usage du public où des services peuvent lui être rendus», précise encore le texte.

La proposition bénéficie du soutien des cinq partis de la coalition gouvernementale (libéraux et chrétien-démocrates flamands et francophones, et Parti socialiste francophone), a expliqué à l'AFP un porte-parole du Mouvement Réformateur (MR), le parti libéral francophone.

Sauf surprise, le texte devrait être approuvé par la commission de l'Intérieur et renvoyé pour approbation en séance plénière, probablement dès le 22 avril, selon la même source.

La Belgique deviendrait ainsi le premier pays d'Europe à interdire y compris dans la rue le port de la burqa (tenue portée en Afghanistan qui cache entièrement le visage) ou du niqab (qui ne laisse apparaître que les yeux).

Cette législation irait plus loin que celle que la France devrait adopter prochainement, limitée à certains lieux et services publics sans s'étendre à la rue, selon les recommandations de la plus haute juridiction administrative française.