Des cambrioleurs ont vidé ce week-end plus d'une centaine de coffres d'une banque, sur la prestigieuse avenue de l'Opéra, en plein Paris, en réussissant par les sous-sols un casse spectaculaire dont le butin sera long et difficile à estimer.

En pleine nuit, entre samedi et dimanche, des malfaiteurs se sont attaqués aux coffres de particuliers de la succursale LCL (Le Crédit Lyonnais) - située avenue de l'Opéra, dans le centre de la capitale française, et qui est actuellement en travaux - en utilisant du matériel de professionnels lors d'une opération audacieuse rappelant les cambriolages par effraction des années 1970.

Samedi vers 22h00, le vigile d'une trentaine d'années qui surveille le chantier de l'agence entend du bruit au sous-sol. Il descend et se retrouve nez à nez avec trois personnes qui le neutralisent et le ligotent sur une chaise face à un mur, lui intimant de ne pas bouger.

Pour s'introduire dans la salle des coffres au sous-sol de la banque, les cambrioleurs, lourdement outillés, sont passés par les caves voisines et par des gaines de ventilation avant de percer le mur épais de l'agence.

Ils ont alors fracturé une bonne partie des quelque 200 coffres de particuliers de l'établissement - plus de 100 selon une source proche de l'enquête - mais dont le nombre exact est toujours en cours d'évaluation.

Vers 7H00 dimanche matin, le vigile, n'entendant plus le vacarme des perceuses et sentant une odeur âcre de fumée, donne l'alerte après s'être libéré.

Avant de partir, les braqueurs, qui ont abandonné leur lourd matériel sur place, ont pris soin de mettre le feu pour effacer leurs traces. Des témoins auraient vu repartir quatre ou cinq personnes encagoulées à bord d'une camionnette.

Dans la salle des coffres, les flammes ont déclenché le système anti-incendie qui a inondé une partie du sous-sol.

Compte-tenu des dégâts occasionnés, les policiers n'ont pu commencer leurs investigations que lundi. Ils auront du mal à évaluer le montant du butin emporté, mais il devrait être élevé.

Un porte-parole de LCL a déclaré mardi à l'AFP que «la banque n'avait pas connaissance des montants déposés par ses clients» dans les coffres en vertu du principe de confidentialité.

Il faudra donc attendre d'éventuels inventaires dressés par les clients.

Le mode opératoire des cambrioleurs ressemble à celui d'un vol commis entre le 31 décembre et le 1er janvier dans une Caisse d'Epargne de Montreuil, aux portes de Paris. Cent-dix-sept des 700 coffres avaient été vidés par des malfrats qui avaient pénétré dans la salle des coffres en faisant un trou dans  le plancher de la succursale, qui était également en travaux.

Une copie du «casse du siècle»

Surtout, le vol de l'avenue de l'Opéra rappelle le célébrissime «casse du siècle» réalisé en juillet 1976 à Nice (Côte d'Azur) par un ancien militaire devenu photographe, Albert Spaggiari.

Spaggiari et ses hommes s'étaient introduits par les égouts puis avaient percé un tunnel et un mur de la salle des coffres d'une agence de la Société Générale pour s'emparer de millions d'euros (à l'époque des francs français).

L'histoire a déjà inspiré deux films en France.