Une bombe a explosé dimanche soir à Athènes, faisant un mort et deux blessés, dont un grave, devant un bâtiment abritant une école de formation de gestionnaires d'entreprises.

Un adolescent âgé de quinze ans a été tué sur le coup et une fillette de dix ans grièvement blessée par l'explosion tandis que leur mère a été légèrement blessée. La famille, des ressortissants afghans, étaient probablement en train de passer devant le bâtiment lors de l'explosion, selon les premières informations de la police.

Placée dans un sac, la bombe de forte puissance a explosé dimanche à 22h50 locales (14h50, heure de Montréal) dans le quartier populaire de Patissia, dans l'ouest de la capitale grecque. Aucun appel téléphonique n'avait averti de l'imminence de l'explosion.

Le service antiterroriste est arrivé rapidement sur place et a bouclé le quartier.

Des attentats contre des bâtiments publics ou des intérêts économiques ou diplomatiques sont fréquents à Athènes ou à Salonique, localité du nord du pays, mais font rarement des victimes et sont généralement précédés par un appel téléphonique qui prévient de l'imminence de l'explosion.

Le dernier attentat à avoir causé des victimes avait eu lieu en octobre dernier à Athènes lorsque six policiers avaient été blessés lors du mitraillage d'un commissariat.

Ces attentats sont souvent revendiqués par des organisations extrémistes, dont les plus actives dans le pays sont les groupes «Conspiration des cellules de feu», «Secte révolutionnaire» et «Lutte Révolutionnaire (EA)». Considéré comme le plus dangereux, ce dernier est placé sur les listes européenne et américaine des organisations terroristes.

La «Conspiration des cellules de feu» a revendiqué ces dernières années plusieurs attentats à l'explosif mais n'a pas provoqué de victime jusqu'ici.

Les derniers attentats en date revendiqués par ce groupe ont endommagé la semaine dernière à Athènes en quelques jours le siège d'un groupe néo-nazi, le domicile d'un responsable pakistanais et un centre de la police des étrangers.

En janvier, le même groupe a signé un attentat qui a visé le parlement grec, sans faire de victime.

Actif depuis 2003, le groupe EA a signé de son côté plus d'une dizaine d'attentats à Athènes, dont en janvier 2007 une attaque à la roquette contre l'ambassade des États-Unis, qui n'a fait que des dégâts matériels. Il a grièvement blessé depuis un policier avant de revendiquer en septembre dernier un attentat à la bombe contre la bourse d'Athènes, qui n'a pas fait de victime.

Apparu il y a plus d'un an, Secte révolutionnaire a revendiqué un mitraillage au cours duquel un policier avait été tué.

Le gouvernement socialiste au pouvoir depuis octobre dernier a fait de la lutte contre l'extrémisme l'une de ses priorités. La police a arrêté ces derniers mois huit personnes, membres présumés du groupe «Conspiration des cellules de feu», dont trois ont été placés en détention provisoire.

 

Un «acte terroriste répugnant»

Le ministre grec de la Protection du citoyen Michalis Chryssohoïdes a qualifié d'acte «terroriste répugnant», l'explosion d'une bombe dimanche soir à Athènes.

«Le terrorisme a montré son visage répugnant. Un jeune homme a trouvé la mort dans un piège mortel dressé par les terroristes», a indiqué le ministre, cité dans un communiqué.

«Les assassins nous considèrent tous comme des ennemis, que l'on soit un policier, un immigré ou un quelconque citoyen», a dit M. Chryssohoïdes en soulignant que les coupables «seront arrêtés et traduits devant la justice».

«Nous allons les trouver», a-t-il promis.

Selon les premiers éléments de l'enquête, «la famille d'origine afghane allait tous les soirs dans le quartier pour fouiller dans les poubelles», a indiqué le communiqué.

«Probablement le jeune homme a découvert et ouvert le sac avec la bombe, qui a aussitôt explosé», selon ce texte.