La dépouille de l'ancien président chypriote Tassos Papadopoulos, volée en décembre dernier dans un cimetière près de Nicosie, a été retrouvée, a annoncé lundi la télévision publique.

La police chypriote n'a pas confirmé l'information, indiquant qu'un corps retrouvé dans un cimetière de la capitale «pourrait être» celui de l'ancien chef de l'État, décédé en décembre 2008 à l'âge de 74 ans.

«Sur la base de renseignements, un corps a été retrouvé dans un cimetière de Nicosie», a déclaré le porte-parole de la police, Michalis Katsounotos. «Des indications préliminaires montrent que ce pourrait être le corps de l'ancien président Tassos Papadopoulos», a-t-il ajouté, cité part l'agence de presse chypriote CNA.

Des tests ADN vont être réalisés pour vérifier si la dépouille est bien celle de l'ex-président, a-t-il encore souligné.

La télévision publique a précisé qu'un membre de la famille s'était rendu au cimetière pour constater la découverte de ce corps.

M. Papadopoulos, président de 2003 à 2008, était inhumé dans le petit cimetière de Deftera, au sud de Nicosie. Dans la nuit du 10 au 11 décembre dernier, à la faveur d'une coupure générale de courant, des inconnus avaient déplacé sans équipement mécanique la pierre tombale de 250 kg et s'étaient enfuis avec le corps embaumé après avoir effacé leurs traces avec de la chaux.

Ce vol avait été unanimement condamné par la classe politique de l'île.

La police chypriote a fait appel à Interpol, au FBI, à Scotland Yard, aux polices grecque et israélienne pour élucider cette affaire.

Des enquêteurs s'étaient notamment rendus en Autriche en décembre afin d'établir l'existence d'analogies avec le vol dans ce pays, en novembre 2008, du corps du milliardaire allemand Friedrich Karl Flick. La dépouille avait été retrouvée un an plus tard près de Budapest et trois suspects, dont le cerveau présumé du vol, avaient été arrêtés en Hongrie et en Roumanie.

La famille de M. Papadopoulos a affirmé n'avoir reçu aucune demande de rançon.

«Nous sommes complètement dans le flou», avait confié en janvier à l'AFP le fils de l'ex-président, Nicholas Papadopoulos, député depuis 2006.

Lors d'un entretien, il avait également démenti les nombreuses spéculations concernant les motifs de ce vol.

Celles-ci faisaient état d'un acte politique commis contre un des symboles du nationalisme chypriote-grec à la veille du premier anniversaire de son décès ou encore d'un crime mafieux contre une des plus riches familles de cette île divisée depuis 1974, le tiers nord étant occupé par l'armée turque.

Nicholas Papadopoulos avait aussi qualifié d'«accusations malveillantes» celles liant ce vol à une ancienne affaire qui avait mêlé le cabinet d'avocats de son père à l'évasion de capitaux par le régime de l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic.

Perpétré alors que le processus de réunification de l'île - relancé par son successeur, le communiste Demetris Christofias - piétine, ce vol avait remis au centre de l'actualité une personnalité ayant exhorté, avec succès, ses compatriotes à rejeter un plan de règlement de l'ONU en 2004.