Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé dimanche à Madrid, Barcelone, Bilbao et Séville pour protester contre l'adoption fin février d'une loi assouplissant la législation sur l'avortement.

«Oui à la vie», «Les Espagnols pour la vie» proclamaient notamment les banderoles, tandis que des manifestaient fustigeaient les «assassins» favorables à l'avortement. «Ce n'est pas la mère qui a des droits, c'est l'enfant», estimait une manifestant, Borja Ozores. «L'enfant a le droit de naître, la femme n'a pas le droit de lui prendre cette vie», affirmait-elle.

«Nous sommes ici pour que toute l'Espagne comprenne que l'avortement est un crime, et qu'on ne transforme pas un crime en droit d'un trait de plume», a de son côté déclaré Leonor Tamayo, une mère de famille venue avec ses trois enfants.

Quelques semaines après les députés, les sénateurs espagnols ont approuvé le 24 février un projet de loi du gouvernement Zapatero autorisant l'interruption volontaire de grossesse à la demande jusqu'à la 14e semaine.

La législation précédente, qui datait de 1985, légalisait l'IVG jusqu'à 12 semaines en cas de viol, et 22 en cas de malformation foetale. Les femmes étaient en théorie passibles d'emprisonnement en cas d'avortement en dehors d'un cadre strict.