Le régime communiste polonais avait abrité et armé dans les années 80 des extrémistes palestiniens, dont le chef du Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) Abou Nidal, a déclaré lundi le général Czeslaw Kiszczak, à l'époque ministre polonais de l'Intérieur.

«Nous avons fermé les yeux sur le fait qu'ils arrivaient en Pologne pour se soigner, pour se reposer avant de nouvelles actions terroristes», a déclaré cet ancien bras droit du général Wojciech Jaruzelski, à la télévision privée TVN.

Selon M. Kiszczak, la Pologne leur vendait aussi des armes.

«Il était de l'intérêt de la Pologne de leur vendre les plus grandes quantités d'armes possibles», a-t-il expliqué lors d'une émission consacrée aux activités d'Abou Nidal en Pologne.

Alors qu'il était recherché à travers le monde, Sabri al-Banna, connu sous le nom de guerre d'Abou Nidal, aurait géré dans les années 80 une société en Pologne, identifiée par la télévision sous le sigle SAS.

Interrogé par les journalistes au cours de la même émission, l'ancien chef de l'État et du parti communiste polonais Wojciech Jaruzelski a déclaré ne pas se souvenir «de choses pareilles».

Il a nié aussi qu'un commerce d'armes ait eu lieu «avec des groupements terroristes».

Selon le général Kiszczak, les Américains, qui ont fini par dépister ce commerce d'armes, lui ont demandé en 1987 d'expulser toutes les personnes impliquées.

Les extrémistes palestiniens seraient malgré tout restés en Pologne jusqu'en 1993, selon TVN.

Responsable de nombreux attentats particulièrement sanglants, notamment en Europe entre 1970 et 1988, le groupe d'Abou Nidal avait figuré pendant des années sur la liste des organisations terroristes du département d'État américain.

Abou Nidal est mort en août 2002 en Irak.