La police britannique enquête sur les accusations d'un Saoudien détenu à Guantanamo, qui affirme avoir été torturé en présence d'agents des services secrets britanniques qui ne sont pas intervenus, alors qu'il était détenu par les Américains, a indiqué son avocat vendredi.

Shaker Aamer, 42 ans, est le dernier des 15 Britanniques ou ex-résidents britanniques qui ont été détenus à Guantanamo à s'y trouver encore emprisonné. Il est détenu par les Américains depuis plus de sept ans, soupçonné de terrorisme, mais n'a jamais été inculpé.

Il affirme que des agents britanniques étaient présents, et n'ont rien fait pour l'aider, alors qu'il était torturé pendant sa détention par les forces américaines à l'aéroport de Bagram (Afghanistan).

Son avocat britannique Richard Hermer a indiqué vendredi devant la Haute cour de Londres que Scotland Yard avait déposé une requête auprès de la justice pour obtenir des documents gouvernementaux secrets. Ils contiendraient la preuve que des confessions d'Aamer ont été obtenues sous la torture.

«Il apparaît clairement que (la police britannique) enquête désormais sur les accusations de M. Aamer concernant la probable complicité des services de renseignements britanniques dans ses mauvais traitements», a déclaré M. Hermer.

«Les événements évoluent désormais à un rythme qui n'aurait pu être anticipé il y a encore deux semaines», a-t-il ajouté, espérant que cela pourrait hâter sa libération.

Il a précisé que son client était un témoin central de l'enquête sur les accusations de torture avec complicité d'agents britanniques, émises par Binyam Mohamed. Arrêté au Pakistan en 2002 et transféré en 2004 à Guantanamo, Mohamed a regagné le Royaume-Uni après sa libération en 2009.

Le Foreign office a indiqué dans un communiqué que la police enquêtait sur deux affaires portant sur l'éventuelle implication du Royaume-Uni dans des mauvais traitements, citant le cas de M. Mohamed et un autre cas non identifié.

«Ces enquêtes sont de la compétence de la police et le gouvernement ne peut faire de commentaires», a-t-il précisé.