Plusieurs milliers de fonctionnaires ont manifesté mercredi dans les grandes villes de Grèce, lors d'une journée de grève contre les mesures d'austérité décidées par le gouvernement socialiste en réponse à la crise financière.

Environ 5 000 membres de l'Adedy, le principal syndicat de la fonction publique, qui compte près de 300 000 adhérents, ont manifesté en fin de matinée au centre d'Athènes et environ 3 000 à Salonique, la grande ville du nord.

Les fonctionnaires protestent contre le gel prévu des salaires, la baisse annoncée de 10% des primes, la diminution de 30% des heures supplémentaires et l'arrêt total des embauches en 2010, sauf dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de la sécurité: mesures réitérées mardi soir par le ministre des Finances Georges Papaconstantinou.

«On ne doit pas payer la crise!» proclamait un calicot tendu par les manifestants tandis que d'autres banderoles appelaient à faire «grève contre les spéculateurs» et appelaient les fonctionnaires à «résister maintenant».

Le Front de lutte syndical (PAME), émanation du parti communiste (KKE, ultra-orthodoxe), avait appelé ses membres à se joindre au mouvement, réunissant environ 5 000 militants lors d'un rassemblement séparé dans la capitale grecque.

«La ploutocratie doit payer pour la crise», indiquaient des banderoles portées par les manifestants communistes, qui criaient des slogans contre «les banquiers, les armateurs et les grandes sociétés».

Des dizaines de milliers de fonctionnaires répondant à l'appel à la grève de de 24 heures de l'Adedy ont cessé le travail, pour dénoncer des «sacrifices injustes et inefficaces».

La grève touche les employés des ministères, des services des impôts, des préfectures et des municipalités, ainsi que les enseignants.

Les contrôleurs aériens se sont joints à la grève et il n'y avait pas de trafic aérien mercredi en Grèce.

L'organisme national des chemins de fer (OSE) a aussi réduit fortement ses trains sur les lignes intérieures en raison d'un arrêt de travail de neuf heures de la Fédération nationale des chemins de fer (POS). Les lignes internationales n'ont pas été touchées par le mouvement.

Un personnel d'astreinte a été mis en place dans les hôpitaux publics pour répondre aux urgences.

La grève n'a pas touché les transports urbains.

Le premier ministre Georges Papandréou, qui se trouvait mercredi à Paris pour rencontrer le président français Nicolas Sarkozy avait appelé les fonctionnaires pour limiter l'impact de le grève à «donner l'exemple» pour contribuer à la sortie de crise.

La majorité des Grecs sont favorables aux mesures de redressement de l'économie et selon un récent sondage, ils sont six sur dix à penser qu'elles sont nécessaires.

Le gouvernement socialiste devra de nouveau affronter la grogne des partenaires sociaux dans deux semaines.

La puissante Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE - 600 000 adhérents) a appelé à une grève nationale le 24 février pour protester contre la réforme du système des retraites.

Yannis Panagopoulos, président de GSEE, s'est notamment élevé contre la proposition du ministre du Travail, Andreas Loverdos, de retarder de deux ans d'ici 2015 l'âge moyen de départ à la retraite pour le porter à 63 ans.

Il qualifie cette modification de «ligne rouge pour nous».

Et l'Adedy a annoncé son intention de participer à ce prochain mouvement.