Des dirigeants d'une chaîne de distribution internationale ont été séquestrés pendant une nuit au siège de leur société, basée au nord de Paris, par une cinquantaine de salariés travaillant pour des magasins en liquidation, a-t-on appris de source syndicale.

La présidente, Sonia Ben Behe, et le directeur général, Gérard Démaret, de la chaîne de distribution Pier Import en France (meubles exotiques, décoration) ont été retenus depuis lundi soir et pendant toute la nuit au siège de leur entreprise à Villepinte, avant d'être libérés mardi en milieu de matinée.

Cette action a été motivée par l'absence d'accord dans la journée de lundi entre la direction et les syndicats sur les indemnités de licenciement.

Le ministre français de l'Industrie Christian Estrosi a condamné cette action: «Je le dis toujours aux salariés: il ne peut pas y avoir de vraies négociations quand qu'il y a de la violence», a-t-il estimé sur la chaîne de télévision LCI.

Ce nouveau mouvement rappelle la vague de séquestrations de dirigeants ou de cadres d'entreprises qui avait eu lieu en France au début de 2009 et avait touché des entreprises comme Sony France, 3M ou encore Caterpillar.

Les syndicats doivent négocier mercredi avec le président du conseil d'administration de Forfinance, actionnaire de référence de Pier Import, pour trouver un accord sur les indemnités de licenciement.

Les salariés demandent un demi mois de salaire par année d'ancienneté alors que la direction, conformément à la loi, propose un mois de salaire pour cinq ans d'ancienneté.

Le groupe Pier Import qui comptait 45 magasins en France a été placé en redressement judiciaire. Vingt magasins et 142 salariés ont été repris par un autre groupe de décoration.