Une personne sur six en France est logée dans de mauvaises conditions (cabanes, logements insalubres, chambres d'hôtel...) voire sans abri, selon le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre publié lundi, qui souligne l'impact de la crise économique.

Quelque 100 000 personnes sont sans domicile fixe en France. En plus, 10 millions de personnes vivent dans des habitats précaires comme des chambres d'hôtel, des maisons mobiles, ou des structures d'hébergement d'urgence...

Certaines sont menacées d'expulsion, vivent dans des logements insalubres ou surpeuplés ou sont hébergées chez des tiers.

«Deux mouvements nous inquiètent particulièrement: la crise du logement s'aggrave dans la durée, et la crise économique fragilise énormément de ménages», souligne Christophe Robert, directeur des études de la Fondation.

Le rapport s'intéresse en particulier aux 600 000 enfants concernés par le «mal logement». Il en souligne les conséquences sanitaires et sociales: saturnisme (en raison du plomb dans les habitats anciens et dégradés), affections respiratoires, mauvaise alimentation, mauvaise hygiène, troubles du sommeil, difficultés scolaires, difficultés d'intégration sociale.

L'offre immobilière s'est «contractée» en France, aggravant la pénurie de logements: il en manquait 900 000 fin 2009, soit 100 000 de plus qu'à fin 2008. Parallèlement, le coût annuel moyen de la location ou de l'achat d'un logement ne cesse de progresser.

Le tableau risque de se noircir encore en 2010, lorsqu'un million de chômeurs arriveront en fin de droits, prévient la Fondation Abbé Pierre.

L'association de défense des sans-abri propose une batterie de mesures, notamment imposer «un quota minimum de 30% de logements à loyer accessible», «encadrer» les loyers des logements ou encore «mettre en place un chèque énergie pour les plus pauvres», qui ne peuvent pas chauffer leur logement.