Des progrès ont été enregistrés dans les négociations marathon qui ont repris samedi entre protestants et catholiques d'Irlande du Nord, ont indiqué les deux parties.

Au lendemain de l'expiration d'un délai fixé par Londres et Dublin pour trouver un accord évitant l'effondrement des institutions régionales, Edwin Poots, négociateur pour le parti démocratique unioniste (DUP, protestant) a indiqué qu'il y avait eu «un progrès considérable» lors de la séance de samedi.

«Il semble maintenant que nous avançons. Il y a eu des progrès, nous pensons que nous pouvons boucler le tout rapidement», a de son côté déclaré Conor Murphy du Sinn Fein (républicains, catholique).

Les négociations ont fait «des progrès considérables» mais «il y a encore du pain sur la planche», a indiqué le secrétaire britannique pour l'Irlande du Nord, Shaun Woodward.

Les discussions doivent reprendre lundi.

Protestants et catholiques menaient des pourparlers pour la sixième journée consécutive sur le transfert des pouvoirs de police et de justice de Londres à la province, qui doit venir parachever les accords de paix de 1998.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown et son homologue irlandais Brian Cowen avaient averti mercredi que si les deux parties ne trouvaient pas d'accord avant vendredi midi, ils présenteraient leurs propres propositions. Mais protestants et catholiques, ancien ennemis jurés qui se partagent désormais le pouvoir en Irlande du Nord, ont continué à négocier un accord présenté comme proche.

Le DUP et le Sinn Fein, qui se partagent le pouvoir au sein du gouvernement régional d'Irlande du Nord, tentent de se mettre d'accord sur un calendrier pour le transfert des pouvoirs de police et de justice, dernier obstacle à l'application des accords de paix de 1998 qui avaient mis fin à trente ans de violence en Irlande du Nord.

Le Sinn Fein a accusé le DUP d'exiger des concessions sur les parades protestantes controversées pour parvenir à un accord.

Vendredi, le Premier ministre nord-irlandais et leader du DUP Peter Robinson avait appelé toutes les parties à redoubler d'efforts: «Je pense qu'il serait tout à fait possible, si tout le monde était préparé à faire un pas en avant, d'arriver à un résultat», a-t-il déclaré vendredi à la presse.

Les négociations à Belfast réunissent en particulier Peter Robinson et le vice-Premier ministre, le catholique Martin McGuinness de Sinn Féin.

Les discussions s'étaient accélérées après la menace d'un effondrement du gouvernement à la suite d'un scandale politico-sexuel qui a éclaboussé Peter Robinson. Ce dernier a été poussé à provisoirement renoncer à ses fonctions, le temps d'une enquête sur son rôle dans les malversations présumées de son épouse.

Un échec de ces négociations pourrait déboucher sur de nouvelles élections dans la province à l'équilibre politique fragile.

L'Irlande du nord est toujours endeuillée par des violences sporadiques. L'année dernière un policier et deux soldats ont été tués par balles dans des attaques revendiquées par des républicains dissidents et un policier a perdu sa jambe dans l'explosion de sa voiture en janvier cette année.