Les «villepinistes» ont le coeur à la fête après la relaxe de leur chef de file. Délivré jeudi du poids de l'affaire Clearstream, Dominique de Villepin entend bien rebondir, promettant de se «tourner vers l'avenir» pour «servir les Français».

«Je n'ai aucune rancoeur, aucune rancune, je veux tourner la page», a assuré l'ancien premier ministre français à l'annonce de sa relaxe. Sans mentionner son grand rival, Nicolas Sarkozy, mais sans omettre de souligner les «années d'épreuves».

«J'ai été blessé par l'image que l'on a voulu donner de la politique, de l'engagement qui a été le mien pendant 30 ans, et c'est vers l'avenir que je veux me tourner, pour servir les Français et contribuer dans un esprit de rassemblement au redressement de la France», a-t-il ajouté.

Officiellement, Dominique de Villepin, dont les ambitions présidentielles en 2007 avaient été plombées par l'affaire Clearstream, a toujours affiché son intention de poursuivre sa carrière politique. «Quoi qu'il arrive, je continue», avait-il ainsi déclaré au Monde paru jeudi, dans un entretien réalisé avant la décision de justice. Avec en ligne de mire, la présidentielle de 2012.

Peu après l'annonce du délibéré, le chef de l'État a annoncé dans un communiqué qu'il ne ferait pas appel. «Le tribunal a considéré que le rôle de M. de Villepin dans la manipulation ne pouvait être prouvé. J'en prends acte tout en notant la sévérité de certains attendus le concernant», a souligné le président de la République, qui a toujours soupçonné l'ancien premier ministre d'avoir ourdi le complot pour lui barrer la route à l'Elysée en 2007.

Pour François Goulard, proche de l'ancien premier ministre, ce procès était «un obstacle (...) sur la route de Dominique de Villepin». Le député du Morbihan a estimé sur LCI que ce dernier «trace un chemin, une démarche politique originale», ajoutant qu'«il n'y aura pas d'obstacle pour l'arrêter».

Quant à une candidature à la présidentielle de 2012, «j'ai pour ma part l'impression que c'est l'élection qu'il prépare», a reconnu M. Goulard. «Il a des divergences sur un certain nombre de points importants avec l'actuel chef de l'État, il est donc naturel qu'il s'exprime dans cette future campagne.»

Un «immense soulagement» affiché également par la députée du Val-de-Marne Marie-Anne Montchamp, qui appartient elle aussi au Club Villepin. Ce dernier, fondé l'été dernier, revendique entre 7000 et 8000 membres, et plus de 4200 inscrits sur son réseau social villepincom.net.

«Cette affaire était un immense brouillage qui avait pour effet de ne pas permettre à l'opinion publique (...) de trouver un autre modèle, une alternative», a estimé Mme Montchamp sur RTL. Selon elle, l'ancien premier ministre va désormais se consacrer à «construire cette alternative que l'opinion publique nous demande d'avoir comme offre en 2012».