Soixante-et-un des migrants qui se disent Kurdes de Syrie et ont été découverts vendredi sur l'île française de Corse en Méditerranée, ont choisi de demander l'asile politique, a indiqué dimanche le ministre de l'Immigration Eric Besson.

«61 des 81 adultes ont d'ores et déjà choisi de demander l'asile, ce qu'ils s'étaient abstenus de faire jusque-là», a indiqué M. Besson dans un communiqué.

Le ministère précise, par ailleurs, que le nombre de ces migrants est de 123 et non 124, comme annoncé précédemment, l'un d'eux ayant d'abord été compté deux fois.

«Les personnes qui déposeront une demande d'asile en préfecture verront cette demande instruite par l'Ofpra (l'Office français de protection des réfugiés et apatrides) en procédure normale et non pas en procédure accélérée comme le prétendent certains commentateurs», selon le ministre.

Il répondait aux critiques émises ces derniers jours par de nombreuses associations qui ont critiqué le fait que les migrants aient été envoyé dans des centres de rétention, estimant que cette procédure bafouait les droits des candidats à l'asile.

Par ailleurs, 12 d'entre eux ont été remis en liberté dimanche par la justice à Nîmes (sud), le juge ayant motivé sa décision par l'absence de pièces de procédure justifiant une reconduite à la frontière, a-t-on appris auprès d'associations d'aide aux réfugiés.

Découverts vendredi matin sur une plage de l'extrême sud de la Corse --qui n'avait jamais connu un tel afflux de migrants--, les migrants ont tous déclaré aux enquêteurs avoir été transportés en camions de Syrie en Tunisie d'où des passeurs, qui auraient encaissé 2 500 à 10 000 euros par personne, les auraient fait embarquer sur un cargo jusqu'en Corse.

L'enquête du parquet d'Ajaccio (Corse) se concentrait dimanche sur un navire battant pavillon ukrainien à Fos-sur-Mer, dans le sud de la France, a indiqué le procureur de la République Thomas Pison.

Des vérifications déjà effectuées depuis vendredi en Sardaigne sur un cargo russe «n'ont pas apporté d'élément probant» et l'enquête n'a encore «pas beaucoup évolué», a-t-il ajouté.