Un attentat à l'explosif, qui n'a pas fait de victimes, a été commis samedi dans le centre d'Athènes près de la tombe du soldat inconnu, devant le Parlement grec, pris pour la première fois pour cible par les extrémistes, a indiqué une source policière.

L'explosion, survenue à 19h57 heure locale (16h57 GMT) et précédée d'un appel téléphonique d'avertissement auprès du quotidien grec Elefthérotypia, n'a fait que des dégâts mineurs, brisant quelques vitres des guérites policières aux alentours, selon une source policière.

Réagissant à cette attaque sans précédent, le Premier ministre, Georges Papandréou, s'est rendu à son bureau au Parlement pour une réunion avec des collaborateurs. «La démocratie ne se laisse pas terroriser», a-t-il déclaré à son arrivée.

«Ce site a une haute charge symbolique pour les Grecs, il n'est pas gardé et ne le sera pas. Nous ne soumettrons pas Athènes à un régime policier, c'est une ville libre et ouverte», a déclaré sur place le ministre de la Protection du citoyen, Michalis Chryssohoidis.

Il a exprimé sa conviction que les auteurs de l'attentat seraient «rapidement arrêtés et traduits devant la justice».

La police avait évacué de la zone les passants et les evzones, membres de la garde présidentielle, qui gardaient le monument.

L'explosion, de faible puissance, s'est produite 17 minutes après l'appel, dans le délai donné par son auteur, a indiqué une source policière. L'enquête a été confiée aux services anti-terroristes.

L'engin, muni d'un mécanisme de retardement, avait été placé dans une poubelle à quelques mètres d'une guérite policière, à l'un des angles de l'esplanade abritant le monument, en contrebas du Parlement, a précisé la source policière.

La relève de la garde sur ce site est l'un des passages obligés du tourisme athénien.

Imputés par la police à des activistes d'extrême gauche ou anarchistes, les attentats à l'explosif ne faisant pas de victimes et visant des intérêts économiques et des bureaux de personnalités politiques se sont multipliés en Grèce depuis la mort, le 6 décembre 2008, d'un adolescent tué par un policier à Athènes.

Le dernier en date, également précédé d'un appel téléphonique d'avertissement, avait visé le 27 décembre l'immeuble de la plus grande compagnie d'assurance grecque à Athènes, Ethniki Asfalistiki, causant d'importants dégâts.

Il avait été revendiqué le lendemain par un groupe se réclamant de la mouvance anarchiste, la «Conspiration des cellules de feu», auteur depuis 2008 de dizaines d'attaques contre des bureaux et domiciles de responsables politiques.

Se déclarant hostiles au mode de vie occidental, les auteurs du texte de revendication indiquaient avoir voulu «perturber le calme de la ville».

La police avait découvert en septembre 2009 une planque du groupe dans une banlieue d'Athènes et arrêté six membres présumés, des jeunes gens, dont trois ont été placés en détention préventive.

Une autre organisation, Lutte révolutionnaire (EA), active depuis six ans et figurant sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne, avait revendiqué en septembre un attentat à l'explosif contre la Bourse d'Athènes qui n'avait pas fait de victimes.