Le gouvernement britannique a annoncé mardi l'élaboration d'un code déontologique destiné au personnel des aéroports du pays, pour tenter de contrecarrer des critiques affirmant que les scanners corporels enfreignent la législation sur la pornographie infantile.

«Nous comprenons les inquiétudes concernant la protection de l'intimité dans le cadre du déploiement des scanners corporels», a indiqué le ministère britannique des Transports. «Il est crucial que le personnel soit formé et nous développons un code de déontologie pour nous assurer que ces inquiétudes sont prises en compte», a indiqué le ministère. Il a rappelé les «garde-fous» mis en place, qui prévoient notamment que les personnes manipulant les scanners ne voient pas les personnes dont sont tirées les images, anonymes et immédiatement effacées.

Plusieurs associations de défense des droits de l'homme ont exprimé la crainte que des images, en particulier d'enfants et de personnes célèbres, se retrouvent sur Internet.

Pour Terri Dowti, de l'association de protection des droits des enfants Action On Rights For Children (ARCH), les scanners corporels qui devraient être prochainement installés à l'aéroport londonien d'Heathrow puis dans les autres aéroports du pays, sont en infraction par rapport à la législation sur la protection de l'enfance, adoptée en 1978.

De son côté, l'organisation de défense des droits de l'homme Liberty a mis en garde contre ce qu'elle considère comme un «déshabillage électronique», appelant le gouvernement à s'engager sur le fait que ces scanners seront utilisés de manière «légitime, équilibrée et délicate».

Le quotidien britannique rappelle que l'expérimentation sur un an d'un scanner corporel à l'aéroport de Manchester (nord-ouest de l'Angleterre) n'a pu être lancée en décembre qu'après l'exemption des passagers de moins de 18 ans.