La Russie doit développer ses «armes offensives» pour faire face au bouclier antimissile américain et maintenir l'équilibre stratégique avec les États-Unis, a déclaré mardi le Premier ministre russe Vladimir Poutine, cité par les agences russes.

«Pour garder l'équilibre sans développer un système de défense antimissile comme le font les États-Unis, nous devons développer les systèmes offensifs», a déclaré M. Poutine, en déplacement à Vladivostok (Extrême-Orient russe) cité par l'agence Interfax.

«Avec un"parapluie", nos partenaires se sentiront en sécurité et feront tout ce qu'ils voudront, l'équilibre sera brisé et il y aura plus d'agressivité dans la politique et dans l'économie», a-t-il poursuivi, selon l'agence Itar-Tass.

Les États-Unis ont annoncé en septembre qu'ils renonçaient à un projet de bouclier antimissile en Europe de l'Est élaboré sous le président George W. Bush et que Moscou considérait comme une menace contre sa sécurité.

Le président Barack Obama a depuis décidé de troquer ce projet, qui était centré sur une menace de tirs de missiles de longue portée, contre un système plus flexible, protégeant plutôt contre des armes de courte et moyenne portée, une position en principe satisfaisante pour Moscou.

Par ailleurs, les déclarations de M. Poutine interviennent alors que la Russie et les États-Unis négocient depuis de longs mois un nouveau traité de désarmement nucléaire pour succéder à l'accord START, datant de 1991 et qui a expiré le 5 décembre.

A ce sujet, le chef du gouvernement russe a jugé mardi que les pourparlers, interrompus fin décembre en raison des fêtes de fin d'année, se déroulaient de manière «positive».

Quant aux «règles sur la limitation des armements comprises uniformément, facilement vérifiables, transparentes, l'existence de telles règles est mieux que leur absence», a déclaré le Premier ministre russe.

En s'exprimant sur ces sujets, M. Poutine s'est engagé sur un terrain généralement réservé au président Dmitri Medvedev, qui, avec son homologue américain, Barack Obama, tentent de parvenir à un compromis sur le désarmement.

Lors d'un sommet Obama-Medvedev en juillet à Moscou, deux objectifs avaient ainsi été fixés: abaisser dans une fourchette de 1.500 à 1.675 le nombre de têtes nucléaires (contre 2.200 actuellement) et dans une fourchette de 500 à 1.100 le nombre de vecteurs.

Bien qu'il ne soit plus au Kremlin depuis un an et demi, Vladimir Poutine est encore considéré comme l'homme fort du pays.