Les Croates votaient dimanche pour élire le troisième président depuis l'indépendance de cette ex-république yougoslave en 1991, qui aura pour principale mission d'intégrer rapidement le pays dans l'Union européenne.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 (06H00 GMT) et doivent fermer à 19H00 (18H00 GMT). Des chaînes de télévision vont diffuser des sondages sortie des urnes dès la clôture du vote alors que les premiers résultats officiels sont attendus vers minuit (23H00 GMT).

Quatre heures après l'ouverture du vote, le taux de participation était de 10,74% contre 15,34% à la même heure lors du premier tour du précédent scrutin, en janvier 2005, a indiqué la Commission électorale centrale.

Plus de 4,4 millions d'électeurs, dont environ 400 000 de la diaspora, notamment en Bosnie voisine, doivent départager douze candidats pour ce premier tour.

Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue, un second tour sera organisé le 10 janvier entre les deux candidats arrivés en tête.

L'actuel président Stipe Mesic, qui dirige la Croatie depuis 2000 et a intégré le pays dans l'OTAN en 2009, ne pouvait se représenter, la Constitution limitant à deux les mandats (5 ans chacun) d'un chef d'État.

Dans cette «république parlementaire», les pouvoirs du chef de l'État sont partagés avec le gouvernement. Commandant suprême des forces armées, le président a notamment des attributions dans la politique extérieure du pays et dans la nomination des dirigeants des services de renseignements.

Agé de 52 ans, Ivo Josipovic, candidat du Parti social-démocrate (SDP, opposition parlementaire), est donné favori par les sondages pour ce premier tour, crédité de près de 30% des intentions de vote.

L'homme d'affaires Nadan Vidosevic et le maire de Zagreb, Milan Bandic, les deux indépendants, sont au coude à coude dans les sondages pour la deuxième place au second tour de scrutin, tandis que le candidat du parti conservateur au pouvoir, Andrija Hebrang, devrait en être exclu, crédité de seulement environ 7% des intentions de vote.

La presse a accusé MM. Bandic et Vidosevic d'implication dans des affaires de corruption mais aucun des deux n'a eu de démêlés avec la justice pour de tels faits.

La relance économique du pays, frappé par une grave récession, et l'éradication de la corruption de haut niveau ainsi que l'adhésion à l'UE avant 2012 ont été les principaux sujets d'une campagne électorale plutôt terne.

Après avoir été bloquées pendant près d'un an par la Slovénie voisine en raison d'un différend frontalier maritime et terrestre, les négociations d'adhésion à l'UE ont repris en octobre.

Le nouveau président héritera d'un pays en récession avec une économie qui s'est contractée de 5,8% au troisième trimestre, poursuivant la tendance négative enregistrée au premier semestre (-6,5%). Le budget 2010 ne table que sur une croissance économique de 0,5%.

En novembre, le chômage frappait 16,1% de la population active.

Le nouveau chef de l'État aura également à gérer un pays secoué par de retentissants scandales de corruption.

Le gouvernement conservateur en place a commencé à s'y attaquer sous l'oeil vigilant de Bruxelles, qui a fait de la lutte contre ce fléau un des critères-clés à remplir par Zagreb avant son adhésion à l'UE.