Le gouvernement dominicain a gracié mercredi deux jeunes Françaises, Sarah Zaknoun et Celine Faye, condamnées fin 2008 à huit ans de prison pour trafic de drogue, un «geste d'humanité et de générosité» salué par le président Nicolas Sarkozy.

À l'occasion des fêtes de Noël, le président de la République dominicaine Leonel Fernandez a signé un décret graciant les deux femmes ainsi qu'un Américain et deux ressortissants dominicains, a annoncé la présidence sur son site Internet. La grâce présidentielle est une tradition de Noël. La République dominicaine l'octroie généralement pour des raisons humanitaires et, dans la majorité des cas, elle se traduit par un pardon absolu.

Les deux Françaises avaient été condamnées en 2008 à huit ans de prison pour trafic de drogue, après la découverte de six kilos de cocaïne dans leurs bagages. Elles avaient affirmé que la drogue avait été placée dans leurs valises.

Au cours d'une visite à Paris début décembre, le président Leonel Fernandez avait déclaré que Sarah Zaknoun, 19 ans, et Céline Faye, 20 ans, pourraient être de retour en France avant Noël pour y purger le reste de leur peine.

Nicolas Sarkozy a fait part de ses «sincères remerciements» dans une lettre adressée à son homologue dominicain, dont l'AFP a reçu une copie.

«Je vous suis très reconnaissant pour ce geste d'humanité et de générosité», a-t-il ajouté.

Plus tôt, le secrétaire d'État français à la Coopération Alain Joyandet avait déclaré sur la radio Europe 1 que «quel que soit le fond du dossier, Céline et Sarah ont déjà payé un lourd tribut à 19 ans, près de deux ans dans ces prisons à 9 000 km de leur famille».

«Sur le plan humain et pour l'avenir de ces deux jeunes filles (...), la société leur offre une deuxième chance», a-t-il ajouté.

Les deux jeunes femmes avaient écrit il y a plusieurs mois une lettre à l'épouse du président français, Carla Bruni-Sarkozy, pour qu'elle intervienne en leur faveur.

Interrogée sur Europe 1, Sarah Zaknoun a qualifié d'«inespérée» l'annonce de leur grâce, qui constitue, a-t-elle dit, «le plus beau cadeau de Noël».

Alain Joyandet avait signé à la mi-novembre à Saint-Domingue une convention de transfèrement des détenus, qui pourra être mise en oeuvre, une fois sa ratification parlementaire achevée, lorsque les peines pour les mêmes délits ou crimes sont similaires dans les deux pays. Le 16 décembre, le Sénat dominicain a approuvé cette convention.

La République dominicaine compte 17 prisonniers français et une vingtaine de Dominicains sont détenus en France.

Au total, quelque 2 600 Français sont enfermés dans des prisons à l'étranger.