La police polonaise a sollicité samedi l'aide des organisations Interpol et Europol pour retrouver l'inscription en allemand Arbeit macht frei (Le travail rend libre), volée vendredi à l'aube par des inconnus à l'entrée de l'ancien camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau (sud de la Pologne).

«Pour la police polonaise, il s'agit d'une affaire absolument prioritaire», a déclaré à l'AFP une porte-parole de la police nationale Mme Grazyna Puchalska.

«Au musée de l'ancien camp nazi, une quarantaine de fonctionnaires, des experts de toutes sortes travaillent en permanence pour rassembler le maximum d'informations pouvant nous conduire sur les traces des voleurs», a déclaré à l'AFP Dariusz Nowak, porte-parole de la police de la région de Cracovie (sud), chargée de l'enquête.

«Nous avons sollicité l'aide des organisations de coopération policière Interpol et Europol», a-t-il ajouté.

Des contrôles ont été intensifiés aux frontières du pays, les barrages routiers établis vendredi sont toujours actifs dans la région, a-t-il précisé.

«La police a reçu des dizaines d'appels d'habitants de la région d'Oswiecim (nom polonais de la ville d'Auschwitz) (...) Tous sont analysés, aucun pour l'instant ne nous a permis de tournant dans l'enquête», a déclaré Dariusz Nowak.

Une récompense de 115 000 zlotys (28 600 euros) a été promise à toute personne dont les informations pourraient aider à retrouver l'inscription et arrêter les coupables. La direction du musée a débloqué 100 000 zlotys, la police polonaise 5 000 et la société de gardiennage Art-Security Group 10 000.

Le directeur du musée, Piotr Cywinski, contacté par l'AFP, a reconnu que le système de surveillance était loin d'être performant. Le budget du musée n'est pas énorme et les besoins urgents de conservation très élevés.

En 2008, il s'élevait à 27 millions de zlotys, (6,8 M EUR), la quasi totalité des fonds provenant du gouvernement polonais, près de 5% seulement de l'étranger.

L'inscription «Arbeit macht frei» est «devenue un des symboles clés de l'Holocauste» parce que tout le monde savait qu'à Auschwitz le travail ne libérait personne et que des millions d'hommes, de femmes et d'enfants y ont été assassinés, a relevé le rabbin Marvin Hier, fondateur et directeur du Centre Simon Wiesenthal.

Dès vendredi, le musée a placé une copie du panneau métallique de cinq mètres de long au-dessus de la porte d'entrée du camp, visité l'an dernier par plus d'un million de personnes.