C'est un tournant pour les Balkans. L'Union européenne a ouvert samedi ses frontières à plus de dix millions de Serbes, de Monténégrins et de Macédoniens, qui n'ont désormais plus besoin de visas.

Les trois pays ont fêté cet événement avec des feux d'artifice, des concerts et diverses festivités qui ont duré toute la nuit. À minuit, les bouchons de champagne ont sauté pour marquer la fin d'une période de 20 ans considérée par beaucoup d'habitants de la région comme une humiliation.

«Nous nous souviendrons tous de ce jour. Enfin, les règles communes s'appliquent aussi à nous», a déclaré le chef de la diplomatie serbe Vuk Jeremic.

On a sablé aussi le champagne à bord d'un vol spécialement affrété à minuit entre Belgrade et Bruxelles, siège de l'Union européenne: le vice-Premier ministre Bozidar Djelic accompagnait une cinquantaine de ses compatriotes pour leur premier voyage dans un pays de l'UE.

Et à la frontière avec la Hongrie, des centaines de personnes avaient bravé le froid pour être les premiers à franchir cette frontière désormais ouverte. «Nous sommes enfin libres», a déclaré, tout sourire, un étudiant serbe de Subotica qui n'a donné que son prénom, Zarko.

Des visas avaient été imposés aux ressortissants de l'ex-Yougoslavie à compter de 1991, en vigueur pendant les conflits sanglants qui ont duré jusqu'en 1999, et toujours en vigueur depuis. Et ce en dépit des aspirations à l'entrée dans l'Union des pays issus de l'éclatement de la Yougoslavie, qui ambitionnent d'emboîter le pas à la Slovénie.