L'hospitalisation du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, victime d'une agression au visage dimanche à Milan, a été «prolongée d'un jour» en raison de douleurs persistantes, a annoncé mercredi à la presse son médecin personnel.

«Contrairement à ce que nous avions dit hier, nous avons considéré opportun de prolonger d'un jour le séjour du président (du Conseil) à l'hôpital» San Raffaele, a déclaré le dr Alberto Zangrillo, également chef de service dans cet établissement. Les motifs «sont à rechercher dans la persistance de douleurs (...) et la difficulté à s'alimenter», a-t-il dit.

M. Berlusconi avait été violemment atteint au visage dimanche par une réplique miniature de la cathédrale de Milan lancée par un déséquilibré. Il a une blessure à la lèvre supérieure, souffre d'une fracture du nez et a deux dents cassées.

Selon les médecins, de vieilles douleurs cervicales se sont réveillées sous l'effet de l'attaque et elles lui provoquent de violents maux de tête.

Le séjour à l'hôpital du chef du gouvernement pour une période d'observation avait initialement été fixé de 24 à 36 heures.

Le médecin de M. Berlusconi a répété que le chef du gouvernement «ne participera pas à des événements publics pendant 10 à 15 jours».

L'agresseur de Berlusconi, Massimo Tartaglia, 42 ans, soigné depuis dix ans pour des troubles mentaux, a été maintenu en prison par la justice milanaise mercredi, en dépit d'une requête de ses avocats pour qu'il soit envoyé au moins provisoirement dans un hôpital psychiatrique.

Selon un sondage publié mercredi par La Stampa, 47% des Italiens pensent que l'agression subie par Berlusconi était un acte complètement isolé commis par un déséquilibré alors que l'autre moitié, 46% estiment qu'elle est la conséquence d'un climat politique très dégradé dans le pays.

Majorité et opposition ont continué de s'invectiver s'accusant mutuellement de jeter de l'huile sur le feu.

Les partisans de Berlusconi «veulent l'anéantissement politique et physique de leurs adversaires», a déclaré mercredi au journal l'Unita (gauche) Antonio Di Pietro, ex-juge anti-corruption, chef du parti d'opposition Italie des valeurs.

En attendant, la réplique miniature de la cathédrale de Milan se vend comme des petits pains et Berlusconi a déjà son personnage chez les santons de Noël fabriqués à Naples.

Après Facebook, l'agresseur a trouvé des fans sur les campus universitaires: à La Sapienza de Rome où une pancarte «pour Noël, Tartaglia on peut faire plus» a été rapidement retirée et son auteur est recherché, et à Turin où un graffiti propose «une médaille pour Tartaglia».