Scrutin serré dimanche en Roumanie, où près de 18 millions d'électeurs étaient appelés à départager le président démocrate-libéral sortant Traian Basescu, arrivé de justesse en tête du premier tour, et son adversaire de centre-gauche Mircea Geoana.

Traian Basescu, 58 ans, issu du Parti démocrate-libéral (PD-L), brigue un deuxième mandat de cinq ans. Face à lui, Mircea Geoana, 51 ans, ancien chef de la diplomatie, actuel président du Sénat et chef du Parti social-démocrate (PSD) depuis 2005.

S'il a obtenu 32,4% le 22 novembre, contre 31,1% à Mircea Geoana, le président sortant était devancé par son challenger dans les derniers sondages.

Traian Basescu, qui a voté tôt dimanche matin, a souhaité une bonne Saint-Nicolas aux Roumains. «Je vote pour l'unité et la stabilité (...) l'espoir d'un nouveau départ et d'un nouveau gouvernement d'ici Noël», a déclaré pour sa part Mircea Geoana, espérant que le scrutin soit libre et démocratique «parce que les yeux de l'Europe et de la communauté internationale sont sur nous». Le premier tour le 22 novembre avait été entaché d'accusations de fraudes.

Neuf heures après le début du scrutin, la participation atteignait les 40%, selon les responsables électoraux. Les bureaux de vote ont ouvert à 7h et devaient fermer à 21h.

Les deux candidats assurent qu'ils vont sortir la Roumanie de la plus profonde crise politique et économique depuis 20 ans, éradiquer la corruption et redonner confiance aux citoyens.

Le président sortant a vu sa popularité s'effondrer cette année en raison de la récession et des querelles politiques, mais il reste très populaire, principalement dans les campagnes et auprès de la classe ouvrière. Il tire parti de l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne et de la tenue d'un important sommet de l'OTAN en 2008, temps fort de sa présidence.

Le scrutin intervient en pleine crise politique: le pays n'a plus de gouvernement depuis octobre. Et la campagne n'aura pas échappé aux coups bas, le président sortant accusant son rival d'être à la solde des grands patrons des médias et des affairistes, tandis que Geoana reproche à Basescu de faire surveiller ses opposants par les services de renseignements.

Entre les deux tours, une vidéo datant de 2004 est apparue opportunément, obligeant le président sortant à s'expliquer: on y voit Basescu, alors maire de Bucarest, qui semble donner une gifle à un enfant lors d'un meeting électoral. «Je ne l'ai jamais frappé dans le ventre, ni avec mon poing sur le visage», a-t-il assuré devant cinq millions de téléspectateurs, sans toutefois dire s'il avait giflé l'enfant ou non.