Le traité de Lisbonne est entré en vigueur mardi avec comme première conséquence la prise de fonction du premier président de l'Union européenne, le Belge Herman van Rompuy, et d'une «ministre» de Affaires étrangères, la Britannique Catherine Ashton.

Ce texte, censé améliorer la fonctionnement de l'UE et sa visibilité dans le monde, va lui donner «les outils nécessaires pour relever les défis futurs et répondre aux demandes des citoyens», a affirmé le président de la Commission européen José Manuel Barroso dans un communiqué.

Principale innovation: la création d'un poste de président permanent du Conseil européen (l'organe où se réunissent des chefs d'États et de gouvernement), confié au Belge Herman Van Rompuy pour au moins deux ans et demi.

Jusqu'ici, la présidence de l'UE à ce niveau passait d'un pays à l'autre tous les six mois.

La Britannique Catherine Ashton est devenue quant à elle Haute représentante pour les Affaires étrangères.

Elle remplace l'Espagnol Javier Solana, qui est resté 10 ans en fonction à la tête de la diplomatie européenne, mais elle disposera de prérogatives renforcées et d'un service diplomatique propre, fort de plusieurs milliers de fonctionnaires.

Ces deux personnalités vont devoir encore convaincre. Peu connu, M. Van Rompuy a déçu les partisans d'une personnalité apte à parler d'égal à égal avec les États-Unis et la Chine. La baronne Ashton reste critiquée en raison de son inexpérience et de l'hostilité traditionnelle de Londres à toute diplomatie supranationale.

Une brève cérémonie, organisé par le gouvernement portugais, la présidence suédoise de l'UE et la Commission européenne, doit se dérouler mardi soir dans la capitale portugaise pour célébrer l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne.

Hérité du projet mort-né de Constitution européenne, le traité constitue la dernière tentative avant très longtemps pour réformer le fonctionnement de l'UE, après dix années de laborieux efforts en ce sens.

Le texte doit permettre de faciliter les prises de décisions d'une Union élargie à 27 pays, et peut-être bientôt à plus de trente avec les Balkans et l'Islande, en limitant les droits de veto. Il renforce aussi les droits du Parlement européen et des Parlements nationaux (davantage consultés) et scelle dans le marbre la Charte des droits fondamentaux européens.

«L'UE sera mieux équipée pour répondre aux attentes dans les domaines de l'énergie, le changement climatique, la criminalité transfrontalière et l'immigration. Elle sera également capable de parler d'une voix forte sur la scène internationale», a assuré M. Barroso.

Parmi les autres nouveautés introduites par le traité figure le droit d'initiative populaire des citoyens européens.

La Commission va garder le monopole de proposer des lois européennes mais les citoyens pourront dorénavant l'inviter à agir s'ils estiment qu'elle ne le fait pas suffisamment ou mal. Le traité de Lisbonne indique que cette initiative doit émaner d'au moins un million de citoyens «qui sont ressortissants d'un nombre significatif d'États membres» dont le seuil doit encore être précisé.

Le traité permet aussi à un pays qui le souhaite de quitter l'Union.