Le procès pour corruption de témoin à l'encontre de Silvio Berlusconi a été fixé au 4 décembre, mais les avocats du chef du gouvernement italien ont mis immédiatement en avant vendredi un problème de calendrier, avec la tenue d'un conseil des ministres le jour de l'ouverture.

M. Berlusconi est appelé à comparaître le 4 décembre sous l'accusation d'avoir «acheté» pour 600 000 dollars le silence de son ex-avocat britannique David Mills dans deux procédures des années 90, a décidé le tribunal de Milan (nord), selon les médias italiens.

Le collège de magistrats qui a condamné Mills à 4 ans et demi de prison dans cette affaire - peine confirmée en appel le 27 octobre - s'est réuni vendredi matin et s'est déclaré dans l'impossibilité de juger Berlusconi, en vertu d'une clause d'«incompatibilité» imposée par le code de procédure pénale.

Ils ont fixé au 4 décembre la première audience du procès avec un nouveau collège de magistrats. Ce collège sera uniquement composé de magistrates, la présidente Francesca Vitale et les juges Antonella Lai et Caterina Interlandi.

Les avocats de Berlusconi, Niccolo Ghedini et Piero Longo, ont indiqué toutefois vendredi devant la cour que le chef du gouvernement ne pourrait pas assister à l'audience du vendredi 4 décembre pour «empêchement légitime», en raison de la tenue d'un conseil des ministres.

Ce qui signifie que le collège de magistrats devra probablement reporter l'ouverture du procès à une date ultérieure en fixant un calendrier compatible avec les occupations du président du Conseil.

C'est ce qui s'est passé le 16 novembre pour une autre procédure engagée contre M. Berlusconi pour faux en bilan et fraude fiscale dans l'achat-revente de droits télévisés par sa société Mediaset, qui a été renvoyée au 18 janvier.

L'avocat Ghedini a souligné que M. Berlusconi voulait assister à toutes les audiences de ses procès à Milan et qu'il faudra faire en sorte d'«unir» les exigences institutionnelles et de procédure.

Dans le procès Mills, la partie du procès concernant Silvio Berlusconi avait été suspendue il y a un an, en octobre 2008, après l'adoption en juillet d'une loi lui accordant l'immunité pénale le temps de son mandat (5 ans). La loi a été abrogée par la Cour constitutionnelle le 7 octobre.