L'ambassadeur de Russie auprès de l'OTAN, Dmitri Rogozine, a choisi de tourner en dérision mercredi l'hebdomadaire britannique The Economist qui a décrit dans sa dernière édition son ambassade comme un nid d'espions.

«J'ai aussitôt envoyé une lettre ouverte au rédacteur en chef de ce magazine», a déclaré M. Rogozine à la presse, en expliquant que le nom de celui-ci n'était pas public.

«Ce magazine, qui s'appelle The Economist, devrait plutôt changer de nom et être re-baptisé James Bond magazine», a-t-il ajouté, en confiant avec le sourire qu'il n'aurait plus confiance dans le célèbre hebdomadaire et ne le lirait plus, «même pour les questions économiques».

«En théorie, les diplomates russes accrédités à l'OTAN sont les bienvenus. La réalité est cependant plus trouble», écrit le magazine cette semaine dans un article consacré à «un nouvel équilibre en Europe» entre l'Amérique, l'Europe et la Russie.

«Depuis plus d'une décennie, les officiels russes avaient pu circuler en toute confiance dans le labyrinthique siège de l'OTAN à Bruxelles, ainsi que ceux d'autres "pays partenaires" comme la Suède, la Finlande ou Malte», poursuit-il.

«En réalité, déclare un diplomate, chacun sait que "la mission russe est intégralement peuplée d'espions" », écrit encore le magazine, évoquant un incident récent où des diplomates russes auraient tenté, en masquant les badges qui les identifiaient, d'assister à une réunion interne de l'OTAN, ce qui aurait amené l'Alliance à placer désormais des gardes à l'entrée de ce genre de session.

Interrogé à ce propos, le porte-parole de l'OTAN, James Appathurai, s'est refusé à tout commentaire.

En avril 2009, l'OTAN a expulsé deux diplomates russes pour espionnage, après la condamnation en février d'un ancien haut fonctionnaire du ministère estonien de la Défense, lui aussi pour espionnage au profit de Moscou.

Ce qui n'a pas empêché depuis la Russie et l'OTAN de discuter de l'installation à Bruxelles d'un représentant des services de renseignement russes, le FSB, afin de favoriser la coopération antiterroriste.

Lisez l'article de l'hebdomadaire The Economist