Le chef historique du syndicat Solidarité et ancien président polonais Lech Walesa considère que Mikhaïl Gorbatchev a été «un homme politique faible» et s'en félicite, dans une interview en amont des 20 ans de la chute du Mur de Berlin.

«Le premier mur a été abattu par les chantiers navals polonais en 1980», a rappelé le Prix Nobel de la paix dans cette interview publiée sur les pages anglophones du site internet Spiegel Online, en allusion aux grèves d'août 1980 et à la naissance de Solidarité, premier syndicat indépendant du bloc communiste.

«Nous avons vaincu le communisme et les gens en Allemagne de l'Est ont commencé à fuir via les ambassades d'autres pays. Le Mur de Berlin est tombé grâce aux fugitifs. Je m'inquiétais que le leader soviétique Mikhaïl Gorbatchev décide de stopper la fuite des masses et détruise ainsi notre victoire. Le jeu était dangereux. Il est bon que Gorbatchev ait été un homme politique faible et que tout se soit bien passé», a ajouté M. Walesa, 65 ans.

«Nous avons commencé à mobiliser les masses et Gorbatchev ne savait pas quoi faire», a encore estimé Lech Walesa, selon qui avec le temps, les hommes politiques des grands pays ont «simplement» réécrit l'histoire.

M. Walesa doit participer lundi aux cérémonies des 20 ans de la chute du Mur à Berlin, tout comme Mikhaïl Gorbatchev et d'autres anciennes figures historiques des évènements de 1989. Un millier de dominos géants doivent notamment s'écrouler pour symboliser la chute du Mur. Mais l'incertitude planait toujours samedi quant à savoir qui de M. Walesa ou de M. Gorbatchev allait renverser le premier domino. Les programmes officiels publiés à Berlin évoquent tantôt l'un tantôt l'autre des deux noms...

Mercredi, M. Walesa avait affirmé: «J'ai le mandat de le faire, la Pologne a ce mandat, car c'est en 1980 à Gdansk que le premier mur était tombé».