Le président français Nicolas Sarkozy est confronté à une fronde de parlementaires de droite, qui rejettent l'une de ses réformes fiscales emblématiques, celle de la «taxe professionnelle», un impôt local sur les entreprises.

Vingt-quatre sénateurs du parti présidentiel UMP, dont l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, ont annoncé dimanche qu'ils ne ne voteront pas en l'état cette réforme. «La réforme de la taxe professionnelle, actuellement proposée par l'exécutif, ne peut être votée en l'état», affirment-ils dans le Journal du Dimanche.

Nicolas Sarkozy a toujours jugé cette taxe préjudiciable à l'investissement des entreprises et à la compétitivité internationale de l'industrie française.

Le projet de budget 2010, en cours d'examen au Parlement, prévoit qu'elle soit allégée de 11,7 milliards d'euros (18,8 milliards de dollars CAN). Au total, en tenant compte des autres aspects de la fiscalité, l'imposition des entreprises serait diminuée de 10 milliards d'euros.

Le volet recettes du budget a été voté par l'Assemblée nationale et doit désormais être examiné par le Sénat, la chambre haute du Parlement.

De nombreux élus s'inquiètent de cette réforme, car la taxe professionnelle est également une ressource essentielle des collectivités locales françaises: les communes, les départements et les régions.

«L'actuelle proposition n'est ni claire, ni juste, ni conforme à nos convictions d'élus enracinés», s'insurgent les 24 sénateurs qui qualifient de «profonde et légitime» l'inquiétude de «tous les élus qui à la tête de leurs collectivités territoriales sont les premiers investisseurs du pays».

Le porte-parole de l'opposition socialiste, Benoît Hamon, a également demandé dimanche à Nicolas Sarkozy de revenir sur sa décision de réformer la taxe professionnelle, en qualifiant de «bonne chose» la prise de position des sénateurs de l'UMP.

Ces derniers considèrent que cette réforme fiscale ne peut être votée avant celle des collectivités locales, également en projet.

Nicolas Sarkozy avait proposé, le 20 octobre, une grande réforme des collectivités, censée rationaliser le «mille-feuilles» administratif français jugé très coûteux, avec ses 22 régions, 96 départements, 3 800 cantons et 36 000 communes.