Le procès pour génocide de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a repris mardi devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie à La Haye en l'absence de l'accusé qui le boycotte.

«La chambre est d'avis que l'audience peut se poursuivre en son absence», a déclaré le juge sud-coréen O-Gon Kwon, soulignant que M. Karadzic a «volontairement et sans équivoque» choisi de ne pas être présent et «doit en accepter les conséquences». Radovan Karadzic, 64 ans, avait déjà boycotté l'ouverture lundi de son procès au motif que sa défense, qu'il assure lui-même, n'était «pas prête».

L'accusation a commencé mardi après-midi à présenter les charges qui pèsent contre M. Karadzic, dans sa déclaration liminaire.

«Ce procès est, votre honneur, celui de ce commandant suprême, un homme qui a exploité les forces du nationalisme, de la haine et de la peur pour mettre en oeuvre sa vision d'une Bosnie ethniquement divisée : Radovan Karadzic», a déclaré le procureur Alan Tieger, dans la déclaration liminaire de l'accusation.

Radovan Karadzic, qui avait réclamé en vain en septembre dix mois supplémentaires pour se préparer, avait informé le 21 octobre les juges du TPI qu'il ne se présenterait pas à l'ouverture de son procès, prévu pour durer deux ans.

«Le droit d'un accusé de ne pas se présenter n'est pas absolu», a souligné le juge Kwon. Si l'accusé «persiste dans son refus» et ne se présente pas à la prochaine audience, la Chambre peut décider de poursuivre le procès en son absence», a-t-il précisé.

Radovan Karadzic est accusé de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour son rôle durant la guerre de Bosnie (1992-1995), qui a fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés. Il plaide non coupable.

Il avait été arrêté en juillet 2008 à Belgrade après treize ans de cavale et une longue traque.