La communauté internationale doit préserver ses pouvoirs en Bosnie dans la perspective d'un échec des négociations en cours des leaders politiques locaux, menées sous l'égide de Washington et de Bruxelles, ont averti dimanche trois anciens Hauts représentants dans le pays.

«Le Conseil de mise en place de la paix en Bosnie (PIC) doit maintenir des pouvoirs de réserve pour une garantie internationale de la paix et de la stabilité en Bosnie-Herzégovine, aussi bien après la fermeture du bureau du Haut représentant», écrivent les trois diplomates dans un communiqué dont l'AFP a reçu une copie.

Ce message, qui intervient à deux jours d'une nouvelle réunion à Sarajevo des leaders politiques locaux, est signé par les diplomates autrichien Wolfgang Petritsch, britannique Paddy Ashdown, et allemand Christian Schwarz-Schilling, qui avaient occupé successivement le poste de Haut représentant de la communauté internationale en Bosnie de 1999 à 2007.

Le Haut représentant, dont le rôle est de veiller au respect de l'accord de paix de Dayton (États-Unis), qui a mis fin à la guerre de Bosnie (1992-95), dispose de larges pouvoirs lui permettant de limoger des élus ou d'imposer les lois.

Les leaders bosniaques sont convoqués mardi à Sarajevo par Bruxelles et Washington pour une nouvelle réunion, afin de sortir la Bosnie d'une impasse politique empêchant son rapprochement avec l'Union européenne.

La possibilité d'une prochaine transformation du bureau du Haut représentant en bureau d'un représentant spécial de l'UE est envisageable dans le cas où les dirigeants bosniaques (serbes, croates et musulmans) parviendraient à un accord sur des réformes réclamées par l'UE.

«Nous souhaitons, espérons et croyons que les négociations ne vont pas échouer. Il est toutefois prudent d'envisager ce qui se passerait si elles échouent», ont affirmé MM. Petritsch, Ashdown et Schwarz-Schilling.