Ironie du destin: alors que c'est sa brillante carrière d'homme d'affaires qui a fait de Silvio Berlusconi le chef incontesté de la droite italienne depuis avril 1994, c'est aujourd'hui son passé d'homme d'affaires qui le rattrape et le fragilise sérieusement.

C'est un parcours digne d'une épopée qui a fait de cet homme né en 1936 et issu de la petite bourgeoisie milanaise l'un des hommes les plus riches de la péninsule, mais le parcours de ce magnat de la télévision surexposé dans les médias comporte des zones d'ombre. Après avoir débuté comme vendeur d'aspirateurs à la fin des années 50, Silvio Berlusconi obtient en 1961 une licence en droit puis emprunte de l'argent à la banque de son père pour fonder les «Chantiers milanais réunis».

Commence alors une irrésistible ascension qui s'accompagne rapidement d'interrogations sur l'origine de sa fortune, une question sur laquelle il est toujours resté flou.

Son entrée dans le monde de la télévision date de la fin des années 60 et sa holding familiale Fininvest contrôle aujourd'hui quelque 500 sociétés, les unes très connues comme la maison d'éditions Mondadori, le joyau télévisuel Mediaset ou le club de football Milan AC, les autres plus obscures, notamment des firmes off-shore.

Fait «Chevalier du Travail» à 41 ans, «Il Cavaliere» Berlusconi rencontre à la fin des années 70 Bettino Craxi, qui deviendra l'omnipotent président du Conseil socialiste et le prendra sous sa «protection» jusqu'à sa déchéance en 1993.

Berlusconi se lance alors en politique et monte en quelques semaines un parti, Forza Italia. Allié aux néo-fascistes du Mouvement social italien et aux populistes de la Ligue du Nord d'Umberto Bossi, il remporte les élections d'avril 1994.

Lâché par les léguistes après sept mois de pouvoir, il entame une traversée du désert et perd les élections de 1996 avant de reconquérir le poste de chef du gouvernement en 2001 qu'il occupera jusqu'en avril 2006, une durée sans précédent en Italie depuis l'après-guerre.

Usé par ces 5 années de pouvoir, il est battu d'extrême justesse aux élections législatives par son éternel rival de gauche Romano Prodi, dont le gouvernement tombe au bout de deux ans.

Berlusconi prend sa revanche et triomphe en avril 2008.

Habile à se poser en «victime», aux prises avec la justice pour diverses affaires de corruption, Berlusconi a été condamné à plusieurs reprises en première instance mais jamais définitivement.

Doté d'un ego sans pareil et d'un complexe de supériorité avoué, Silvio Berlusconi, 73 ans, apparaît en permanence bronzé, maquillé. Implants capillaires, paupières retouchées et cheveux teints, il recherche l'éternelle jeunesse.

 Silvio Berlusconi est père de cinq enfants, issus de deux mariages, et plusieurs fois grand-père.

Sa deuxième épouse, Veronica Lario, a annoncé en mai avoir demandé le divorce, notamment en raison de sa participation à l'anniversaire de Noemi, une jolie blonde de 18 ans qui appelle le chef du gouvernement «papounet».