Le premier ministre britannique Gordon Brown va annoncer jeudi qu'il est prêt à réduire les projets de construction de sous-marins nucléaires de la Grande-Bretagne dans le cadre de mesures de désarmement nucléaires générales, a annoncé mercredi un porte-parole de Downing Street.

Gordon Brown fera état jeudi, lors d'une session spéciale du Conseil de Sécurité de l'ONU consacrée au désarmement, de plans visant à réduire de quatre à trois le nombre de sous-marins nucléaires de remplacement prévus par son gouvernement, a précisé Downing Street. «Si nous sommes sincèrement contre la prolifération nucléaire dans le monde, il faudra faire appel aux qualités de gouvernance et ne plus recourir à la stratégie de la corde raide», devrait en outre déclarer le premier ministre britannique dans un discours en marge de l'Assemblée générale mercredi.

Jeudi, Gordon Brown dévoilera les grandes lignes de son projet lors de la session spéciale du Conseil de Sécurité de l'ONU consacrée à la non-prolifération des armes nucléaires, et présidée par le Président américain Barack Obama, a-t-on encore précisé de même source.

Les responsables américains s'entretiendront également  avec leurs cinq homologues -Grande-Bretagne, France, Allemagne, Chine et Russie- qui négocient depuis cinq ans sur le dossier nucléaire iranien.

Le premier ministre britannique devrait néanmoins confirmer l'engagement du Royaume-Uni à maintenir une force de dissuasion indépendante, tout en assurant que son pays est prêt à réduire le nombre de sous-marins nucléaires lanceurs de missiles, si d'autres pays vont dans le même sens.

La démarche britannique intervient avant la révision, l'année prochaine, du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), dont l'ambition est de limiter la propagation des armes nucléaires dans le monde, et qui fait suite à la décision de Washington et de Moscou de trouver un successeur au Traité de réduction des armes stratégiques de 1991 (START).

Le gouvernement Brown a déjà affiché sa volonté de réduire ses armes nucléaires avant les discussions de 2010, afin de convaincre l'Iran et la Corée du Nord de renoncer à leurs ambitions nucléaires. Le Royaume-Uni possède le cinquième arsenal nucléaire mondial, selon les experts.

Le plan de réduction des projets de construction de sous-marins devrait réduire de plusieurs milliards de livres le budget de la Défense au cours des dix prochaines années, au moment où le gouvernement Brown cherche à réduire la dette publique alors que la Grande-Bretagne subit la pire récession depuis des décennies.

La flotte britannique Vanguard est censée être renouvelée par le système de missiles nucléaires Trident pour un coût estimé à 20 milliards de livres (22 milliards d'euros, 32 milliards de dollars) et dont la mise en service est prévue dans les années 2020.

La Campagne pour le désarmement nucléaire a accueilli le plan comme «un premier pas sérieux et positif» sur le chemin de l'élimination complète de toutes les armes nucléaires.

Le dirigeant du mouvement d'opposition des Libéraux démocrates, Nick Clegg a également applaudi la proposition.

«C'est tout simplement irréaliste de penser que nous pouvons payer une addition de 100 milliards de livres pour remplacer un système comparable à un autre avec les missiles nucléaires Trident dans les 25 prochaines années», a-t-il déclaré à la BBC.

«Je pense que le contexte stratégique dans lequel cette décision a été prise est très différent également - nous ne sommes plus confrontés à une menace comme au temps de la Guerre froide, comme nous l'avons été», a-t-il ajouté.