Le chef du parti libéral-démocrate, deuxième force d'opposition au Royaume-Uni, a rejeté dimanche la proposition des conservateurs de former une coalition, estimant que les deux partis étaient «totalement différents».

Au deuxième jour de la conférence annuelle des Lib-Dems à Bournemouth, station balnéaire du sud de l'Angleterre, Nick Clegg a repoussé implicitement l'invitation du chef du parti conservateur, principale force d'opposition, David Cameron de joindre leurs forces pour créer un nouveau «mouvement national».

Il a refusé d'indiquer s'il négocierait la formation d'une coalition avec le parti travailliste, au pouvoir depuis 1997, ou le parti conservateur, si ni l'un ni l'autre ne décrochait une majorité aux élections législatives prévues d'ici au 10 juin 2010.

«Nous sommes totalement différents des conservateurs», a néanmoins souligné M. Clegg sur la chaîne BBC1. «Nous représentons les espoirs progressistes qui ont été trahis au cours des dix dernières années et je pense que nous pouvons remplacer le parti travailliste avec le temps», a-t-il ajouté.

Depuis l'ouverture de la conférence, M. Clegg n'a eu de cesse de lancer des attaques contre les Tories, qualifiant notamment David Cameron d'«escroc de la politique britannique».

Une attitude qui contraste avec les conservateurs qui mettent plutôt l'accent sur leurs similarités avec les libéraux-démocrates, ceux-ci pouvant se retrouver dans une position déterminante après les élections.

Dans une tribune dimanche dans The Observer, M. Cameron estime que les Lib-Dems créent des lignes de démarcation qui n'existent pas dans la réalité, en particulier en matière de libertés civiles, d'éducation et sur le réchauffement climatique. Selon lui, les divergences dans ces domaines sont «à peine plus épaisses que du papier à cigarettes».

«Si vous voulez vous débarrasser de Gordon Brown (le premier ministre travailliste, ndlr) et de la société de surveillance à outrance, et si vous vous souciez de nos écoles, de notre qualité de vie et de nos libertés, alors joignez-vous à nous au sein d'un mouvement national qui puisse apporter un véritable changement», a écrit M. Cameron.

Mais pour Nick Clegg, les différences sont «fondamentales» au sujet de la fiscalité, de l'Europe et de la réforme de la politique. «C'est bien beau la rhétorique; mais si vous demandez aux gens de voter pour le changement alors il doit y avoir un véritable changement, pas le genre de changement faux, artificiel de M. Cameron».