Des «aveux» d'un inculpé, révélés dimanche par un hebdomadaire français, accusent Dominique de Villepin, deux semaines avant l'ouverture du procès de l'affaire politico-financière Clearstream dans laquelle l'ex-Premier ministre est soupçonné de dénonciations calomnieuses visant Nicolas Sarkozy.

M. de Villepin, inculpé dans ce dossier, est soupçonné d'avoir pris part en 2004 à une manipulation pour déstabiliser Nicolas Sarkozy, alors membre de son gouvernement, et son rival en vue de l'élection présidentielle de 2007.

Selon le Journal du Dimanche, un informaticien, Imad Lahoud, également inculpé dans cette affaire, a reconnu avoir truqué, «sous la connaissance de Dominique de Villepin», des listings de la société financière luxembourgeoise Clearstream, y introduisant notamment des patronymes identifiant Nicolas Sarkozy.

M. Lahoud aurait indiqué avoir effectué ces manipulations «à la demande de Jean-Louis Gergorin», ancien vice-président du groupe d'aéronautique EADS, également inculpé. Celui-ci a reconnu lors de l'instruction avoir adressé en 2004 à la justice les listings truqués, qui insinuaient une perception présumée de pots-de-vin.

«En faisant cela, je contribuais à écarter Nicolas Sarkozy. Je savais (...) que la cabale menée contre Nicolas Sarkozy était montée sous la connaissance de Dominique de Villepin», a déclaré M. Lahoud, selon le Journal du Dimanche.

L'avocat de M. de Villepin, Me Olivier Metzner, a mis en doute dans le journal le «témoignage d'un homme qui dit tout et son contraire», dénonçant une «poursuite occulte de l'instruction» pour de «biaiser les débats qui vont s'ouvrir».

Dominique de Villepin, qui encourt cinq ans d'emprisonnement et une forte amende, a toujours nié les faits. Il dénonce une affaire «instrumentalisée» dans laquelle Nicolas Sarkozy, partie civile au procès, pèse selon lui «de tout son poids institutionnel».