La présidence suédoise de l'Union européenne a prévenu vendredi qu'un «non» de l'Irlande au référendum du 2 octobre sur le traité de Lisbonne signerait la fin de ce texte censé faire mieux fonctionner l'UE, alors que le dernier sondage montre une baisse du camp du «oui».

«C'est à eux (les Irlandais) de prendre la décision. Si c'est non, nous poursuivrons avec le traité de Nice», a déclaré à Stockholm le premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt lors d'une conférence de presse avec le président du Parlement européen Jerzy Buzek. Le traité de Nice est le texte qui régit aujourd'hui le fonctionnement de l'UE.

Selon un sondage publié vendredi dans le quotidien Irish Times, les partisans du traité sont toujours largement en tête, à 46%. Mais comparé à un précédent sondage en mai, le nombre des indécis fait un bond de sept points à 25%, tandis que les adversaires de la ratification progressent d'un point, à 29%.

L'Irlande est le seul État de l'Union européenne obligé par sa Constitution de soumettre à référendum le traité de Lisbonne, censé faire mieux fonctionner les institutions d'une Europe élargie à 27 pays.

Outre le référendum irlandais, le traité doit encore être définitivement entériné en Allemagne, en Pologne et en République tchèque. L'an dernier, les Irlandais avaient rejeté le traité à 53,4%.

«Nous avons écouté les critiques faites au moment du dernier référendum lorsqu'ils ont dit qu'ils étaient inquiets de perdre un commissaire. Nous avons entendu leur requête. Ils ont dit qu'ils craignaient que leur système d'imposition, certaines de leurs valeurs ne soient pas respectés, nous leur avons donné des garanties pour leur montrer qu'aux termes du traité de Lisbonne ce serait respecté», a souligné vendredi le premier ministre suédois.

De son côté, M. Buzek a confirmé son intention de se rendre en Irlande avant le référendum, à une date qu'il n'a pas précisée, afin d'«expliquer certaines choses».

«Nous ne devrions pas trop pousser les Irlandais car ils doivent décider eux-mêmes, mais il est nécessaire d'expliquer certaines choses et je voudrais y aller pour entamer une discussion avec la société civile, la population et les institutions au sujet de ce vote», a-t-il déclaré.