Le gouvernement russe souhaite que l'Histoire retienne son combat contre Hitler, mais efface les aspects plus troubles de son rôle dans la Deuxième Guerre mondiale, affirme l'analyste Macha Lipman. Et les dirigeants russes y tiennent tant qu'ils ont mis sur pied une commission censée «corriger les tentatives de falsifier l'Histoire pour nuire aux intérêts de la Russie.»

Cette commission a ouvert ses travaux la semaine dernière, à quelques jours du 70e anniversaire de l'invasion de la Pologne. «Ceux qui blâment la Russie, en tant que successeur historique de l'Union soviétique, pour des événements et des tragédies de cette époque, préparent la base pour des revendications politiques, financières et territoriales contre notre pays», a alors affirmé Sergueï Naryshkin, président de cette commission et chef de cabinet du président Medvedev.

 

Quel est le but de cet exercice de réinterprétation de l'Histoire? Réhabiliter le régime de Joseph Staline, pour préserver l'image de celui de Poutine, croit Macha Lipman. Selon elle, «toute critique de la dictature soviétique soulèverait immanquablement des questions trop délicates sur le gouvernement actuel.»