Des centaines de pompiers étaient mobilisés dimanche contre les feux qui gagnaient du terrain dans des zones boisées aux portes d'Athènes, menaçant des banlieues de la capitale grecque où de nombreux habitants ont dû abandonner leurs maisons.

Les autorités ont fait évacuer deux hôpitaux pour enfants, une clinique psychiatrique, une maison de retraite et un camp de vacances dans les zones menacées par les incendies à l'est d'Athènes, où pourtant de nombreux habitants refusaient de quitter leur maison et comptaient lutter eux-mêmes contre le feu.

En raison des vents tournants, les incendies, qui se propagent depuis samedi dans les banlieues résidentielles d'Agios Stefanos, Anthousa, Gerakas et Pallini, à moins de 30km d'Athènes, menaçaient dimanche d'autres localités comme Penteli, Dionysos et Stamata, où vivent quelque 60 000 habitants, selon les pompiers.

«Hier, notre maison a été épargnée, mais le feu est revenu aujourd'hui», raconte Theofania Kassimati, une femme de 53 ans, qui a fui son domicile.

«Des gens qui circulaient avec des haut-parleurs nous disaient de partir, alors nous avons emballé quelques affaires, notre petit chien et nous sommes partis», ajoute-t-elle.

Dimanche, plus de 600 pompiers étaient sur le pied de guerre pour stopper le feu, mais de forts vents et une épaisse fumée contrariaient les opérations des bombardiers d'eau.

«Les conditions météorologiques ne permettent pas aux appareils d'opérer comme il le faudrait et ils laissent derrière eux de nombreux secteurs où le feu couve encore», a déclaré le préfet d'Athènes, Yiannis Sgouros, à la télévision publique NET.

Douze avions et sept hélicoptères répandeurs d'eau étaient en action et des renforts étaient attendus de plusieurs pays.

La Commission européenne a précisé que, dans le cadre du mécanisme communautaire de protection civile, la France avait proposé de mettre à la disposition de la Grèce quatre bombardiers d'eau, dont deux Canadair CL-215, l'Italie deux Canadair CL-415 et Chypre un hélicoptère anti-incendie. L'Autriche a annoncé l'envoi de six bombardiers d'eau et hélicoptères.

Le ministère de la Marine marchande a annoncé que plusieurs bateaux des garde-côtes étaient prêts à participer à d'éventuelles évacuations.

Sur les conseils de responsables locaux, de nombreux habitants ont fui, d'autres restaient pour protéger leurs habitations.

«Nous avons combattu le feu et sauvé nos maisons tout seuls», a expliqué à la télévision NET un habitant du secteur de Koukounari, en arrosant avec un tuyau des broussailles asséchées. «Les pompiers nous ont dit d'évacuer pour ne pas être pris au piège, puis ils sont partis», a-t-il ajouté.

Ces incendies s'annoncent comme les plus graves depuis ceux d'août 2007, qui avaient fait 77 morts et détruit plus de 250 000 hectares, principalement dans le Péloponnèse et sur l'île d'Eubée.

Selon des estimations officielles, environ 12 000 hectares de forêts ont déjà été dévastés depuis le départ du feu dans la nuit de vendredi à samedi, à environ 40km au nord-est d'Athènes.

Attisées par des vents violents, les flammes ont parcouru une trentaine de kilomètres vers l'est, atteignant les premières habitations du Mont Penteli, dernière barrière avant les faubourgs de la capitale.

Selon les pompiers, une «gigantesque mobilisation» a été mise en oeuvre contre les 85 départs de feu enregistrés à travers le pays en 24 heures.

Deux personnes ont été hospitalisées, l'une pour des brûlures et l'autre pour des problèmes cardiaques, selon NET.

Le premier ministre Costas Karamanlis a convoqué une réunion d'urgence du gouvernement et la fédération grecque du football a annulé tous les matches prévus ce week-end dans la capitale.

Le préfet de la région d'Athènes, Leonidas Kouris, a qualifié les incendies de «désastre pour l'environnement, sans doute le plus grave des dernières années».

Photo AP

Un pompier asperge d'eau un arbre enflammé dans la banlieue nord d'Athènes.