Un tribunal écossais a accepté mardi la requête d'Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, le Libyen condamné pour l'attentat de Lockerbie (Écosse), visant à renoncer à un deuxième appel contre sa condamnation.

Le Libyen, dont les médias britanniques ont annoncé la libération imminente pour raisons médicales, avait fait savoir la semaine passée à la Haute Cour d'Edimbourg qu'il souhaitait mettre un terme à cette nouvelle procédure d'appel. Ce même tribunal a accédé mardi à sa requête.

Au cours de l'audience, l'un des avocats de Megrahi, qui est atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale, a expliqué que l'état de santé de son client s'était «récemment considérablement aggravé». «Sa priorité absolue est de mourir entouré de sa famille», a déclaré Maggie Scott.

Le gouvernement écossais devait se réunir mardi pour considérer la possible remise en liberté de Megrahi. Il avait été condamné en 2001 à la prison à vie, avec une peine de sûreté de 27 ans, pour l'attentat commis en 1988 au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie contre un Boeing 747 de la compagnie américaine PanAm, qui avait fait 270 morts.

Megrahi, qui avait perdu un premier appel en 2002, a déposé le mois dernier une demande de libération pour raisons médicales. De son côté, Tripoli a sollicité en mai son transfèrement dans une prison libyenne en vertu d'un accord signé entre Londres et la Libye.

Mais le transfèrement n'est pas possible dans le cas d'un condamné qui aurait encore un appel en cours, en vertu de la législation écossaise.

Si la décision mardi de la Haute Cour a donc levé un obstacle sur la voie du transfèrement, il en reste un second sous la forme d'un appel du parquet toujours en suspens.

La Haute Cour a invité la principale conseillère juridique du gouvernement écossais, Elish Angiolini, à décider le plus rapidement possible du maintien ou du retrait de cet appel.

Une libération pour raisons de santé est en revanche possible quand bien même il resterait un appel en cours.

Des médias britanniques ont rapporté la semaine passée que Megrahi, 57 ans, devait être remis en liberté de façon imminente en raison de son cancer.

Il pourrait, selon eux, rentrer dans son pays à temps pour le début du ramadan, qui commence le 21 août en Libye, mais surtout avant les cérémonies qui marqueront le 1er septembre les 40 ans de la révolution qui a porté au pouvoir le colonel Mouammar Kadhafi.

Mais le Times a rapporté lundi que le gouvernement écossais paraissait, sous la pression de l'administration américaine après un appel de la secrétaire d'État Hillary Clinton, avoir renoncé à le libérer dès cette semaine.

La Maison-Blanche a officiellement déclaré mardi qu'Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi devrait rester en prison en Écosse.

La pression des États-Unis a été en outre illustrée par une lettre signée de sept sénateurs américains, dont Edward «Ted» Kennedy et John Kerry, reçue mardi par le gouvernement écossais, réclamant le maintien en prison de Megrahi.

La Libye, dont les relations avec les Occidentaux se sont réchauffées depuis qu'elle a renoncé aux armes de destruction massive en 2003 et accepté de verser des compensations aux familles des victimes de l'attentat, a averti que Londres pourrait subir des conséquences économiques si Megrahi n'était pas libéré.