Une commission parlementaire britannique a averti samedi le gouvernement que l'exploitation régulière par les services britanniques d'informations obtenues grâce à la torture pouvait être légalement considérée comme de la complicité, l'appelant à enquêter sur les cas douteux.

Dans son rapport annuel sur les droits de l'Homme, la Commission des Affaires étrangères de la chambre des Communes a jugé «impératif» que le gouvernement britannique remplisse ses obligations légales pour empêcher le recours à la torture.

Les députés l'appellent à enquêter sur «les allégations» de cas de torture, et à les dénoncer.

«Il est impératif que le Royaume Uni remplisse ses obligations légales concernant la prévention de la torture», souligne le rapport.

La commission a reconnu que l'utilisation d'informations fournies par d'autres pays et susceptibles d'empêcher des attentats terroristes meurtriers, mais qui ont pu être obtenues grâce à la torture «soulevait des questions d'ordre moral extrêmement difficiles».

Le gouvernement a le devoir d'exploiter des informations, quelles que soit leur provenance, s'il pense qu'elles peuvent sauver des vies, soulignent les députés.

Dans le même temps, la commission recommande au gouvernement «de continuer à recourir autant que faire se peut à la persuasion et aux pressions pour tenter de faire en sorte que la torture ne soit pas utilisée dans le monde comme méthode d'interrogatoire».

Dans un rapport très critique, la commission parlementaire aux droits de l'Homme a récemment estimé qu'il existait désormais un «nombre inquiétant d'allégations crédibles», selon lesquelles des agents du renseignement britanniques savaient que la torture était utilisée sur certains prisonniers détenus à l'étranger.