L'agence italienne du médicament a autorisé jeudi soir l'utilisation de la pilule abortive RU-486, provoquant la colère du Vatican.

L'autorisation de cette pilule, qui est déjà disponible depuis de longues années dans plusieurs pays européens, dont la France, avait été bloquée jusqu'ici en Italie par l'église, opposée à l'IVG et à la contraception.

Le RU-486 ne pourra être administré qu'à l'hôpital et par des médecins, et uniquement jusqu'à la septième semaine de grossesse, et non la neuvième, comme c'est le cas dans d'autres pays, précise l'agence du médicament dans un communiqué.

Le vote au sein de l'agence a été de quatre voix contre un, selon la presse italienne. Référence à la controverse autour de la pilule abortive et les questions éthiques et religieuses qu'elle soulève, l'agence estime en annonçant cette décision que «la tâche de la protection du bien-être des citoyens (...) doit prendre le pas sur les convictions personnelles».

Le Vatican a rapidement réagi. L'archevêque Rino Fisichella, directeur de l'Académie pontificale pour la vie, a jugé dans un entretien que si le RU-486 était peut-être moins traumatisant, il s'agissait tout de même d'un avortement.

«L'élimination d'un embryon est de facto la suppression d'une vie humaine, qui a dignité et valeur de sa conception à sa fin», a-t-il déclaré au «Corriere della Sera». Et selon Elio Sgreccia, autre responsable du même organisme, les femmes prenant cette pilule et les médecins l'administration encourent également l'excommunication automatique.

Pour les partisans du RU-486, la pilule offre un choix supplémentaire, moins invasif que l'intervention chirurgicale, dans un pays où l'IVG est de toutes manières légale.

L'avortement jusqu'au troisième mois a été légalisé en Italie en 1978, et plus tard en cas de danger pour la mère. Trois ans plus tard, un référendum venait confirmer la mesure, malgré la campagne d'opposition du Vatican. Depuis 2000, la pilule du lendemain est également autorisée.