Des milliers de migrants sont parvenus à obtenir des visas d'étudiant pour résider et travailler illégalement en Grande-Bretagne grâce à des établissements d'enseignement douteux, dénonce une commission de députés britanniques dans un rapport publié mardi.

«De faux établissements ont pu faire entrer illégalement dans le pays des dizaines de milliers d'étrangers», a souligné le président de la commission des Affaires intérieures à la chambre des Communes, Keith Vaz, déplorant un manque de contrôles.

«Des actions vigoureuses doivent être entreprises contre les individus dont les visas sont périmés pour s'assurer qu'ils quittent le pays, ainsi que contre ceux qui ont créé de faux établissements pour un trafic de visas», a insisté le député travailliste.

Ce rapport met en doute la rigueur des inspections, soulignant notamment que les services de contrôle de l'immigration ont coutume d'avertir à l'avance les établissements visités. Le secrétaire d'État à l'Immigration, Phil Woolas, avait reconnu précédemment que ces établissements douteux étaient «le talon d'Achille» des contrôles migratoires britanniques.

Le problème a été révélé cette année après l'arrestation d'un groupe d'étudiants pakistanais dans le nord-ouest de l'Angleterre dans le cadre d'une enquête antiterroriste. Les étudiants n'ont pas été formellement inculpés, mais Londres cherche toujours à expulser sept d'entre eux, considérés comme une menace pour la sécurité du pays, et deux autres pour des irrégularités de visa.

Un rapport des services de contrôle de l'immigration de 2007 soulignait «qu'un nombre inconnu d'établissements privés fonctionnaient essentiellement pour fournir un enseignement de mauvaise qualité à ceux qui veulent entrer ou rester au Royaume-Uni avec le statut d'étudiant tout en travaillant illégalement».

Le gouvernement a déjà commencé à renforcer les contrôles. Depuis mars, tous les établissements qui permettent l'entrée dans le pays d'étudiants non européens doivent être approuvés. Des quelque 4000 établissements qui proposaient des cours aux étudiants étrangers, seuls 1600 ont été approuvés et peuvent faire venir des étudiants hors Union européenne, a précisé Phil Woolas.