Pour la première fois de son histoire, l'armée indienne a défilé hors de ses frontières, mardi, à Paris. Elle est l'invitée d'honneur des festivités du 14 juillet, la fête nationale française.

Sous un grand ciel bleu, la marche a été ouverte sur les Champs-Elysées en présence du Premier ministre d'Inde, Manmohan Singh, par les militaires de l'un des plus anciens régiments d'infanterie du sous-continent, celui de Maratha (État du Maharashtra) créé en 1768, qui a combattu en Europe durant la Seconde guerre mondiale.

 

Vêtus d'uniformes largement inspirés de l'ancienne puissance coloniale britannique -guêtres et chapeaux hauts- quelque 400 soldats indiens ont été salués debout par les personnalités de la tribune présidentielle installée place de la Concorde, réunies autour du président Nicolas Sarkozy.

 

En invitant l'Inde à participer au défilé, la France entendait célébrer le «partenariat stratégique» qui l'unit à ce pays, et accessoirement conforter sa place de troisième fournisseur d'équipements de défense. Paris a notamment vendu en 2005 à New Delhi six sous-marins franco-espagnols Scorpène équipés de 36 missiles pour 2,4 milliards de dollars, et l'avion Rafale de Dassault Aviation est dans la course pour un appel d'offres de 12 milliards de dollars lancé par l'Inde pour 126 chasseurs. En Inde, le défilé des Champs-Elysées a été retransmis en direct sur les principales chaînes de télévision du pays.

 

Présents en nombre sur les Champs-Elysées, des Indiens vivant en France se disaient «fiers» de leur armée.  «C'est un honneur pour la communauté indienne de voir notre armée défiler aux côtés de l'armée française», affirme Kistna, 55 ans qui vit depuis 20 ans en France et qui, pour cette occasion, était sur les Champs Elysées avec un ami.

 

Même sentiment de fierté chez Abhishek Sabharwal, 27 ans, et Deepak Rajput, 29 ans. Tous deux vivent depuis cinq ans à Paris et assistaient pour la première fois au défilé du 14 juillet. Drapeaux français et indiens dessinés sur leurs joues, ils sont «contents que l'Inde soit invitée». «C'est une grande fierté surtout de voir que les choses vont bien entre les deux pays», estime Rachna, 34 ans, venue de banlieue parisienne, «spécialement pour la participation indienne», qui comme beaucoup de ses compatriotes, ne souhaite pas donner son identité.

 

Voitures incendiées, vandales arrêtés

 

Par ailleurs, quelques incidents ont aussi marqué les célébrations de la fête nationale dans l'Hexagone. Trois cent dix sept voitures ont été brûlées et treize membres des forces de l'ordre blessés en France lors de violences au cours de la nuit du 13 au 14 juillet, selon la police.

 

Le nombre de voitures brûlées est en hausse de 6,73% par rapport à 2008, selon ce bilan provisoire ne prenant en compte que les véhicules dont les forces de l'ordre ont constaté ou ont été avisées qu'ils avaient été brûlés.

 

Si globalement, «la nuit a été relativement calme, sans incident majeur», relève la Direction générale de la police nationale, il y a eu «plusieurs agressions (contre les forces de l'ordre) avec des engins pyrotechniques, du genre mortiers de feux d'artifices», ajoute-t-elle. Douze policiers et un gendarme ont été blessés, «essentiellement victimes de troubles auditifs à la suite des explosions» provoquées par ces engins.

 

En matinée, 240 personnes avaient été interpellées au cours de la nuit, contre 121 en 2008 et 72 en 2008 (+ 163,89%). Ces violences sont devenues classiques en France notamment dans les grandes villes où les jeunes des banlieues défavorisées expriment leurs frustrations ce jour là.