Quelque 180 proches des victimes du crash de l'A310 de Yemenia, qui s'est abîmé en mer le 30 juin près des côtes comoriennes, ont embarqué lundi sur un vol spécial de la France vers les Comores.

L'embarquement des passagers à Paris, puis à Marseille, s'est déroulé sans incident, dans le calme et le recueillement.

 

La veille, l'Association des familles de victimes de la catastrophe avait menacé de boycotter ce vol, estimant que l'avion de la compagnie française Blue Line affrété par les assureurs de Yemenia était «un avion poubelle, classé catégorie C et ayant 17 ans d'âge, alors que l'Airbus A310 qui s'est crashé était de catégorie B avec 10 ans d'âge».

 

«L'avion affrété a eu un suivi technique de la France, il y a une maintenance, c'est ce que nous demandions. Tout se passe bien», a finalement déclaré Ahmed Idriss, porte-parole du Mouvement de la jeunesse comorienne en France (MJCF).

 

«Il fallait y aller, quel que soit l'avion», a expliqué Mohammed Halifa qui a perdu son frère de 37 ans dans l'accident. M. Halifa reconnaît cependant être soulagé qu'il ne s'agisse pas d'un avion de la compagnie Yemenia.

 

«Je dois aller aux Comores pour faire le deuil», a dit Aïcha Madaly avant d'embarquer. «Pour moi, ma mère n'est pas morte, elle est seulement partie en vacances et doit rentrer le 26 juillet», a expliqué la jeune femme qui avoue ne pas «avoir encore réalisé».

 

Une prière a été prononcée à l'aéroport avant l'embarquement des familles, soutenues par plusieurs membres de la communauté comorienne.

 

L'Airbus A310 de Yemenia s'était abîmé en mer le 30 juin près des côtes comoriennes avec à bord 153 passagers et membres d'équipage, dont de nombreux Comoriens et Français d'origine comorienne. Seule une passagère de 12 ans, Bahia Bakari, a survécu.

 

La zone cartographiée

 

Par ailleurs, une cartographie de la zone présumée de l'accident va être réalisée à partir du 17 juillet dans le cadre de la recherche des boîtes noires de l'avion, a déclaré lundi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier.

 

«Les recherches se sont concentrées sur la localisation des balises des enregistreurs de vol. Le bâtiment hydrographique et océanographique de la Marine nationale, le Beautemps-Beaupré, effectuera à partir du 17 juillet la cartographie de la zone retenue à partir des premières recherches, où se trouve peut-être également la carlingue de l'avion», a dit le porte-parole.

 

«Ensuite, la mise en oeuvre d'un robot sous-marin devrait permettre de retrouver les enregistreurs de vol. Le moyen technique utilisé sera fonction de la profondeur estimée à laquelle se trouvent les enregistreurs», a ajouté Eric Chevallier, qui répondait à une question sur l'évolution des recherches.

 

Le président comorien Ahmed Abdallah Sambi avait demandé samedi à la France de «renforcer» les recherches des boîtes. Le 5 juillet, les enquêteurs avaient indiqué avoir détecté le signal des balises des «boîtes noires» de l'appareil. Ces enregistreurs sont déterminants pour expliquer les causes de l'accident.