Youssouf Fofana, chef du «gang des barbares», qui a reconnu l'assassinat d'un jeune juif après trois semaines de séquestration en 2006 en région parisienne, a été condamné vendredi à la peine maximale, la perpétuité avec 22 ans de sûreté, par la cour d'assises des mineurs de Paris.

Fofana, 28 ans, d'origine ivoirienne, a reconnu durant le procès à huis clos démarré il y a deux mois et demi avoir porté seul les coups fatals à Ilan Halimi, âgé de 23 ans, enlevé le 20 janvier 2006 dans le but d'obtenir une rançon après avoir été séduit par une jeune fille ayant servi d'appât.

Séquestré et torturé pendant 24 jours dans une cité de Bagneux (région parisienne), Ilan Halimi avait été retrouvé agonisant au bord d'une voie ferrée de l'Essonne le 13 février 2006. Il était mort lors de son transfert à l'hôpital.

L'affaire à connotation antisémite avait ému toute la France.

Contre les 26 autres accusés, la cour a prononcé deux acquittements et des peines allant de six mois de prison avec sursis jusqu'à 18 ans de réclusion.

Les deux complices jugés les plus actifs, Samir Aït Abdelmalek, 30 ans, et Jean-Christophe Soumbou, 23 ans, ont écopé respectivement de 15 et 18 ans de réclusion.

La jeune fille qui avait servi d'appât, mineure au moment des faits et aujourd'hui âgée de 21 ans, a été condamnée à neuf ans de prison.

L'avocat de la famille du jeune juif Me Francis Szpiner s'est cependant adressé à la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie pour obtenir un nouveau procès.

Il a souhaité que soit fait appel des condamnations visant les principaux complices, notamment celle de la jeune fille ayant servi d'appât.

«Je regrette que la cour ait fait preuve d'une particulière indulgence pour ceux qui ont aidé ou assisté Youssouf Fofana», a déclaré Me Szpiner.

A l'énoncé du verdict, Youssouf Fofana, vêtu d'une tunique africaine bariolée, a accueilli le verdict en mimant un applaudissement.

Au cours des deux mois et demi de procès tenu à huis clos, il a multiplié les provocations, esquivant les questions sur les faits par des diatribes antisémites, lançant ses chaussures sur les parties civiles, récusant deux avocats ou refusant que deux autres plaident pour lui.