Silvio Berlusconi accueille mercredi un sommet du G8 à L'Aquila, la ville italienne dévastée par un séisme, pour discuter des sujets chauds de l'actualité - Iran, climat et crise économique - et prouver que ce club des pays riches a encore un rôle à jouer.

Le Cavaliere dont le pays préside cette année le G8 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie) s'est déclaré «totalement serein» lundi, à la veille de la réunion de trois jours.

Une secousse de forte intensité (4,1 sur l'échelle de Richter) a pourtant été ressentie vendredi à L'Aquila, «capitale de la douleur» qui deviendra le temps du sommet «capitale du monde».

Le sommet - une trentaine de chefs d'État et de gouvernement, plusieurs milliers de membres des différentes délégations et 3.000 journalistes - sera évacué en cas de secousse d'une magnitude supérieure à 4 sur l'échelle de Richter, selon la protection civile.

Le chef du gouvernement italien a assuré que «la citadelle de la police financière», une caserne qui s'étend sur 48 hectares où se déroulera la réunion, était «antisismique». Le tremblement de terre du 6 avril a fait 299 morts.

La plus grave crise économique de l'après-guerre qui a donné lieu à des plans de relance massifs ayant fait déraper les déficits publics, sera l'un des sujets au centre de la rencontre dont devrait sortir un message de «rétablissement de la confiance», selon Silvio Berlusconi.

Sur la libéralisation du commerce mondial (cycle de Doha), le sommet devrait donner mandat au directeur général de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), Pascal Lamy, de conclure les négociations d'ici fin 2010.

Alors que les appels d'aide aux pays les plus pauvres se multiplient et que le monde vient de franchir le cap du milliard d'affamés, M. Berlusconi a également estimé que le G8 se devait d'être «proche» de ces pays, en particulier de l'Afrique, représentée au dernier jour du sommet vendredi.

Sur un autre grand thème, celui du climat, le G8 devrait fournir à l'ONU «les armes nécessaires» au succès de la conférence de Copenhague en décembre alors que les négociations sur le nouvel accord mondial s'éternisent, a estimé dimanche le «sherpa» de l'Italie, Giampiero Massolo.

Face aux dernières prévisions alarmantes des scientifiques, le G8 - 40% des émissions de gaz à effet de serre - doit endosser collectivement l'objectif de limiter le réchauffement global à +2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, afin d'en éviter les pires impacts.

Les discussions sur le climat seront élargies aux dirigeants du G5 (Afrique du sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique), de l'Australie, de l'Indonésie et de la Corée du Sud.

La crise en Iran, après la victoire contestée du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, de même que le programme nucléaire controversé de ce pays seront au centre des dossiers diplomatiques du sommet, de même que le défi que vient à nouveau de lancer la Corée du Nord, qui, après un deuxième essai nucléaire fin mai, vient de procéder à de nouveaux tirs de missiles.

Le G8, qui donnera lieu à un énorme déploiement de sécurité s'appuyant sur 15.000 policiers, devra aussi faire la preuve de son utilité alors qu'il a peu à peu perdu les commandes de l'économie mondiale au profit du G20 qui rassemble, outre le G8, plusieurs pays émergents comme le Brésil, la Chine ou l'Inde.

Il devrait aussi fournir à Silvio Berlusconi (72 ans), empêtré dans plusieurs scandales touchant sa vie privée, l'occasion de redorer son blason.

À moins que de nouvelles photos gênantes ne soient à nouveau publiées, une menace agitée dimanche par le Sunday Times.