Le président français Nicolas Sarkozy a admis avoir «commis des erreurs» sur sa manière de présider, expliquant qu'il fallait «un temps», «pour se hisser à la hauteur» d'une charge «proprement inhumaine», dans une interview à l'hebdomadaire le Nouvel Observateur.

Au journaliste qui lui demandait s'il n'avait commis aucune erreur, M. Sarkozy a répondu par la négative: «certainement pas. J'ai commis des erreurs».

«Est-ce que tout ce qui m'est reproché l'est injustement? Non. Il faut un temps pour entrer dans une fonction comme celle que j'occupe, pour comprendre comment cela marche, pour se hisser à la hauteur d'une charge qui est, croyez-moi, proprement inhumaine», a-t-il expliqué à cet hebdomadaire de gauche.

Aux critiques sur son côté «bling-bling», et notamment sur la soirée passée en compagnie de ses proches dans le célèbre restaurant Le Fouquet's à Paris, avant d'aller faire un discours aux Français le soir de son élection, M. Sarkozy répond: «Je n'avais pas attaché à cette soirée» au Fouquet's «une importance considérable».

«J'ai eu tort. En tout état de cause, à partir du moment où quelque chose n'est pas compris et fait polémique, c'est une erreur. Et si erreur il y a, ce n'est pas la peine de la recommencer», a-t-il admis.

Interrogé sur «la fin du sarkozysme flamboyant et de l'élan réformateur» depuis son récent le discours devant le Congrès à Versailles, le président dément tout coup d'arrêt mais reconnaît une évolution de son comportement.

«Ce n'est pas la fin des réformes, elles continueront. Mais je dois tenir compte des critiques, des épreuves, des échecs, pour essayer de faire mieux. Je veux conduire ces réformes en cherchant une adhésion large, en développant la discussion». Et il concède: «j'écoute, j'apprends, peut-être même je progresse».

Le président français affirme encore: «avec l'âge, je suis devenu plus tolérant, plus ouvert, plus serein aussi».

Quant à l'austérité de moeurs et l'exemplarité de comportement exigée du président de la République, Nicolas Sarkozy note que cela ne le «choque en rien», puis il remarque que «cette exigence est nouvelle».