Le scandale des fêtes privées de Silvio Berlusconi ne faiblit pas en Italie. Une prostituée au coeur de la controverse a réaffirmé jeudi avoir passé une nuit avec le président du Conseil italien, donnant de nouveaux détails sur leurs moments «intimes».

Répondant aux propos de Silvio Berlusconi affirmant ne pas la connaître, Patrizia D'Addario explique dans «La Repubblica» que c'est seulement parce qu'il y avait «tellement de jeunes femmes qui (lui) ressemblaient» dans les soirées organisées par «Il Cavaliere» qu'il pourrait éventuellement se tromper sur son identité.

Elle affirme avoir participé à deux soirées organisées par Berlusconi dans sa résidence romaine, dont une où se trouvaient une vingtaine de jeunes femmes, parmi lesquelles deux lesbiennes batifolant autour du président du Conseil comme si l'assemblée s'était trouvée dans un «harem».

«En fait, les harems, c'est une chose sérieuse que je connais puisque je suis allée trois fois à Dubaï», déclare Patrizia d'Addario, décrite par ses amis comme une prostituée connue de Bari.

Elle raconte également avoir dansé avec Silvio Berlusconi sur le morceau «My Way» de Frank Sinatra pendant cette soirée, et détaille le menu: boeuf fumé, pâtes aux champignons, côtelettes aux pommes de terre et tourte au yaourt.

La prostituée affirme enfin avoir passé la nuit du 4 novembre en compagnie de Silvio Berlusconi, date à laquelle le président du Conseil aurait manqué une soirée organisée par les autorités italiennes et américaines pour marquer l'élection de Barack Obama. Et le lendemain matin, elle est restée pour le petit-déjeuner dans une pièce «plus intime» que le salon où s'était déroulée la soirée la veille.

Silvio Berlusconi est actuellement au milieu d'une tempête médiatique en Italie sur ses soirées privées. Cette affaire de moeurs a débuté voilà plusieurs semaines lorsque l'épouse de M. Berlusconi, Veronica Lario, a annoncé sa volonté de divorcer en dénonçant la présence de starlettes et d'actrices sur les listes soutenues par son mari pour les élections européennes.

Depuis lors, le «Cavaliere» a dû démentir des rapports impropres avec une jeune fille de 18 ans, encore mineure au début de leur relation, et la présence de femmes rémunérées pour leurs prestations à ses fêtes.

Patrizia D'Addario a déclaré au «Corriere della Sera» la semaine dernière qu'elle avait été payée 1.000 euros pour prendre part à une fête en octobre 2008 à la résidence de M. Berlusconi à Rome. Avant d'y retourner le 4 novembre munie d'un appareil enregistreur qu'elle a utilisé durant ses ébats avec M. Berlusconi et dont la bande a été transmise aux parquet de Bari. Le parquet de Bari n'a fait aucun commentaire à ce sujet.

Une amie de D'Addario, Barbara Montereale, a confié samedi à «La Repubblica» qu'elle avait elle aussi participé à la fête du 4 novembre puis à une autre à la mi-janvier dans la villa de Sardaigne du président du Conseil.

L'homme d'affaires Giampaolo Tarantini, qui avait recruté des jeunes femmes pour ces fêtes, s'est excusé samedi auprès de Berlusconi pour avoir causé le scandale qui le fragilise aujourd'hui. Il a réfuté les accusations selon lesquelles il aurait rémunéré ces jeunes femmes pour leurs services, affirmant ne leur avoir remboursé que leurs frais de transport et leurs consommations.